Musique
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N’en déplaise aux lugubres puristes, on doit à Alex Reece l’impressionnant voyage de la jungle ou du drum’n’bass des tréfonds audacieux de l’underground à la pleine lumière des charts, où son Feel the sunshine a joué les pique-assiettes. Musicien apatride et inculte typique de cette génération spontanée , il est l’une des têtes qui dépassent d’un mouvement cultivant traditionnellement l’anonymat.
Des siècles avant l’acid-house ou la jungle, c’était la première fois que l’Angleterre s’inventait une danse et sa culture ad hoc : bien avant l’Haçienda ou le Ministry Of Sound, dans des bouges douteux de Blackpool ou Manchester, on suait violemment entre milords canailles sur des disques oubliés d’Amérique. Une révolution baptisée Northern-soul, dont Edwyn Collins ou Paul Weller sont les plus fervents héritiers.
De Daft Punk à Garnier, on jalouse la techno française. Cette malade mal soignée mais au moral solide.
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Dans les années 80, ils incarnaient le panache de la pop anglaise : Johnny Marr avec les Smiths, Barney Sumner avec New Order. Aujourd’hui alliés au sein d’Electronic, dont le deuxième album Raise the pressure invente la techno à papa, ils représentent parfaitement ce glissement anglais du rock vers la dance. Normal : tout ça, c’est de leur faute.
De A comme acid à X comme ecstasy, dictionnaire illustré de quelques mots de passe fondamentaux.
« L’Angleterre a changé, la musique a changé, même les drogues ont changé. Et ton Ziggy Pop, il est mort. » Ainsi se fait, dans le film Trainspotting, le passage de relais entre deux générations, du rock à la dance. Une transition douce et incestueuse, qui a désormais infiltré en Angleterre jusqu’aux plus étanches poches de résistance au groove.
On pourrait croire ces enfants du rock réfractaires aux rythmes de la nuit. Pourtant, la dance est entrée dans leur vie.
Grand choc physique de cet été, le premier album de Placebo réconcilie le rock avec ses déserteurs : fulgurance, frustration, panache et dynamique. Depuis les Pixies et Nirvana, on n’avait pas entendu rock aussi violemment voluptueux, aussi sauvagement tendre que dans les chansons troublantes de Brian Molko, star déjà authentifiée par Bowie ou Iggy Pop.
Après dix ans d’existence, et quasiment autant d’albums régulièrement inutiles, les Throwing Muses se rappellent au souvenir des amateurs de rock conjugué au féminin. Une histoire virée à l’eau de boudin depuis la défection de Tanya Donelly, partie fonder Belly avec les maigres économies sensuelles des Throwing Muses. En l’absence de ce contre-pouvoir salutaire, la […]
Revenu furibard de l’échec du précédent album Bulhoone mindstate, De La Soul jouera désormais la transparence : des mots tranchants plutôt que des métaphores fleuries, des coups de tête plus que des litotes. Toujours aussi Shadoks, Posdnuos, Mase et Dave nagent goulûment à contre-courant sur le nouveau Stakes is high. Mais ils ont désormais échangé la brasse coulée contre le crawl. Médaille d’or ?