Musique
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Disparu depuis plus de dix ans après une déroute savammant préméditée, Kevin Rowland, ancien leader des légendaires Dexy’s Midnight Runners, revient avec My beauty, album de chansons volées et squattées. Passé par le fond du gouffre, il en sort aujourd’hui sonné mais flamboyant pour une très rare interview, qu’il a été impossible d’obtenir pendant plus de quinze ans. Une rencontre où, pour une fois, il préfère utiliser le journaliste comme confident que comme punching-ball.
Méprisant les oeillères et s’amusant à saute-mouton avec les barrières, les acrobates vocaux de Saïan Supa Crew s’imposent comme la meilleure nouvelle du hip-hop français depuis IAM. Avec la sortie du brillant et touffu KLR, visite d’une fratrie qui honore enfin fond, fun, son, ton et forme.
Entre Grand Magasin et Sophie Calle, le nouveau spectacle de Corine Miret et Stéphane Olry nous entraîne au pays des cartes postales en vidéo. Un pur plaisir.
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Mike Kelley s’est toujours refusé à distinguer art mineur et art majeur. Intellectuel féru de formes populaires, passant de la performance à la sculpture, du dessin aux découpages, de l’installation purement sonore au dispositif le plus cérébral, il porte un regard politique et iconoclaste sur la culture.
Où, tombées entre les pognes de filles à poigne, les musiques rustiques voyagent en trousse à maquillage le blues s’emperlouze tandis que le folk troque ses loques contre des breloques. Ayant zoné au Chelsea Hotel, puis (dans la peau couperosée de Janis Joplin) tâté des planches sur Broadway, Sandy Dillon aborde son disque comme […]
J’habite à Los Angeles, et c’est une ville où on ne voit pas passer les saisons, elles ne sont pas bien définies. Pour moi, c’était donc assez intéressant de voyager beaucoup cette année - d’autant que c’est ce que j’ai toujours voulu faire – parce que j’ai vraiment pu sentir passer l’année, les saisons. J’ai […]
1999, année économe et prudente, n’aura pas proposé d’albums géants. Tant mieux : loin des consensus et des évidences, l’année fut riche en propositions troublant la traditionnelle domination anglo-saxonne. De France, d’Allemagne, d’Islande, on est venu de loin pour cette gigantesque partouze qu’est devenu le rock, qui vit l’effondrement de la pop anglaise, l’invasion tout-terrain du psychédélisme, le triomphe humble des électroniques.
Que l’on s’y agrippe ou que l’on tente de s’en débarrasser, la mémoire fut le véritable déterminant de la création musicale cette année. Tous genres confondus, la tendance est unanime et trahit la difficulté à faire du passé table rase. Dans cette solidaire paresse à quitter « le paradis perdu », les Brésiliens foncent devant et nous font aimer l’an 2000.
La scène française reste victime d’un mal bien hexagonal : la grosse tête, aggravée par un fort conservatisme. A son chevet, l’Etat tente d’insuffler le seul remède prescrit : l’argent. Mais le cas Nordey semble indiquer que la guérison devra certainement passer par un meilleur diagnostic. L’épidémie ne s’étant pas encore propagée hors de nos frontières, 1999 aura été l’année de troupes étrangères particulièrement créatives.
Avec leur désinvolture de fabriqueurs de tubes (Scooby snacks, Love unlimited, Korean bodega) et leurs habitudes de chenapans des grands répertoires, les trois Fun Lovin’ finiraient bien un jour par tomber. Restait à guetter le faux pas, le coup de moins bien qui transforme une lumineuse fusion entre Eddie Cochran, Isaac Hayes et Public Enemy […]