Musique
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Le charme insolite qui habite le premier album d’Eels n’est pas tombé de la dernière pluie. Il a déjà éclairé les deux albums solo (aujourd’hui quasiment introuvables) du maître de cérémonie.
Apparu il y a deux mois seulement, le trio californien Eels s’impose déjà comme la révélation musicale de l’année. En mêlant la rigueur mélodique cultivée outre-Manche et un certain sens de la robustesse propre au rock américain, en opposant la rudesse de son propos à la sophistication de ses habillages, le nécessaire album Beautiful freak s’est facilement ancré dans le quotidien des amateurs de sensations inédites.
Retiré en terre irlandaise, Donovan réapparaît à la faveur d’un magnifique album, Sutras, produit par le gourou du heavy-metal et du rap, Rick Rubin. Longtemps considéré comme un Bob Dylan de Bibliothèque Rose, il a traversé les époques, les modes et les philosophies sans perdre en route son regard d’enfant lucide, son aptitude à ciseler des mélodies sages et lumineuses et son envie de conter les tribulations d’un troubadour au pays des hommes.
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Bill Viola se joue des images comme Lacan des mots. Illustration avec Déserts, sur une musique d’Edgar Varèse.
Récemment révélée par l’impressionnant What would the community think, la plume ébouriffée de Chan Marshall âme trouble de Cat Power compte déjà parmi les plus aiguisées de la jeune Amérique. Un disque bilieux et pourtant calme, sombre et pourtant lumineux, épineux et pourtant accueillant : à l’image de la frêle chanteuse, déjà interdite, à 24 ans, de toute nostalgie.
Tromboniste de jazz, collectionneur de conques et de coquillages, Steve Turre a créé l’un des orchestres les plus originaux du moment en y introduisant ces instruments de la mer, riches d’une musicalité ancestrale et d’une spiritualité intacte. Steve Turre et ses Sanctified Shells souffleront pour l’ouverture du très intéressant festival New York Is Now, au Hot Brass, à Paris.
Au bout de quatre ans d’un silence volontaire rompu par Fossil fuel, une compilation de singles exhaustive, Andy Partridge solde les comptes de XTC et règle dans la foulée ceux de sa maison de disques. Mais le gentleman de Swindon, malgré une déveine persistante, trouve encore le courage d’en rire et promet, après l’orage, des lendemains radieux pour son petit commerce de friandises.
Espiègle et toujours aussi iconoclaste, They Might Be Giants met désormais ses idées folles dans un cadre de fer. Depuis des lustres, la scène américaine, pour quelques colleurs d’étiquettes rapides en besogne, se résumerait à un binôme tiraillé entre deux pôles opposés, chacun dans sa case, bien pratique pour les manuels. A l’est du pays, […]
La rumeur disait le meneur de Weezer hautain et querelleur, en guerre contre la terre entière. En visite à Londres pour présenter son album Pinkerton, on découvrira un Rivers Cuomo gauche et confus, plus timide rock-star de l’univers, pas bien dans ses baskets d’amuseur des campus américains. « Tout ce qu’on dit sur moi est faux : ma vie, c’est la musique de Puccini, les disques des Beach Boys et des livres, des dizaines de livres. »
Avec ses deux derniers albums, 99.9 F° et l’actuel Nine objects of desire, Suzanne Vega s’est construit un monde bien à elle : enflammé, casse – cou, ouvert à toutes les aventures entreprises avec son mari, le producteur Mitchell Froom. A 37 ans, l’ex-enfant du folk devenue mère de famille assume mieux que jamais sa troublante dualité : adulte épanouie en interview, elle reste sur disque l’artiste indocile révélée par Luka.
