Musique
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Pendant longtemps, Mos Def fut le secret le plus jalousement gardé par le hip-hop. Mais depuis son somptueux premier album, Black on both sides, plus question de laisser au seul underground cette soul explosive, cette voix féline et sa poésie tranchante. Mos Def ne se demande pas où va le hip-hop : le hip-hop, c’est lui.
Crooner blanc expérimental, Gilles Peterson inonde depuis près de vingt ans les ondes anglaises de soul, jazz, funk ou hip-hop. Des musiques noires américaines qu’il a largement contribué à traduire en britannique, de l’acid-jazz à la jungle ou aujourd’hui à l’UK garage, nouvelle mouvance qui sonne comme une revanche tardive du british sound sur la soul.
Comme son nom ne l’indique pas, De La Soul n’a jamais été jusqu’à présent le meilleur ambassadeur de la soul dans le royaume du rap : ce groupe glouton dévorait autant de pop et de rock que de funk. Une éducation musicale sans garde-fous, sous la bienveillance d’un sampler-éducateur, qui prend aujourd’hui une nouvelle dimension avec un album métissé et réussi, Art official intelligence.
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Contrairement au jazz ou au funk, qui s’exposent depuis toujours au grand jour avec le rap, la soul vécut longtemps avec lui une relation cachée. Mais suffisamment influente pour faire naître un genre à part entière : le R&B, qui leur permettra de vivre leur union en toute liberté. Retour sur les pionniers du rapprochement.
La 3e édition du Festival d’Essaouira aura fait vivre à ses participants des instants inoubliables. Théâtre à dimension mythologique, la ville marocaine a réussi, une fois encore, l’alchimie des sons, des lieux et des personnes. Avec, en filigrane, la musique des Gnaouas, devenue véritable phénomène populaire.
On redécouvre enfin une génération perdue d’écrivains noirs américains, contemporains flamboyants de la soul identitaire de Sly Stone ou du jazz libertaire d’Albert Ayler. Clarence Cooper, Ishmael Reed ou Iceberg Slim ont tous les trois, à leur manière, rompu le dialogue avec les ordres de la littérature blanche pour inventer leur propre langue : brutale, sensuelle, incandescente, militante et flambeuse. Une définition possible de la soul.
Brillant collectif de producteurs gravitant derrière le meilleur hip-hop américain contemporain, de Pharcyde à Slum Village, de Common à Mos Def, des Roots à D’Angelo, les Soulquarians ont entrepris un méticuleux et généreux chantier de rénovation des grimoires soul et funk. La vraie dream-team des Etats-Unis, ce sont eux.
En fournissant au hip-hop quelques-uns de ses premiers samples historiques, la musique de Chic servit brillamment de pont entre funk, disco et hip-hop. En ce début d’été, à New York, le groupe de Nile Rodgers retrouvait la scène et invitait en première partie l’un de ses plus iconoclastes ambassadeurs en France : Alex Gopher.
Pour s’y retrouver en s’amusant, le rock possédait le roman Haute-fidélité de Nick Hornby et ses mémorables Top 5 de tout et de n’importe quoi. Le hip-hop peut désormais revendiquer l’extraordinaire Ego trip’s book of rap lists, recensement maniaque de tout ce qui fait le rap.
En juillet de l’année dernière, Werner Geier un des pontes de la scène électronique viennoise voyait plus loin que l’effet de mode en prédisant “bientôt, plus personne ne se souciera des musiciens autrichiens”. Le succès grand public de Kruder et Dorfmeister lui aura donné tort, transformant un engouement de spécialistes en une reconnaissance […]