Après Cyril Hanouna et “TPMP”, la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’attribution des fréquences TNT a entendu mercredi 27 mars, une partie de l’équipe de “Quotidien”, ses producteurs et des dirigeants de TF1.
Mercredi 27 mars, l’équipe de l’émission Quotidien et sa société de production Bangumi étaient interrogées devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’attribution des fréquences TNT sur leur respect du pluralisme. Une audition qui fait suite à la requête de 5 députés du Rassemblement national qui dénoncent le fait que l’émission de TMC ne reçoit aucun membre du RN sur le plateau.
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“J’ai juré de dire la vérité, toute la vérité, donc je ne vais pas vous dire que je suis ravi d’être là, mais c’est néanmoins une expérience, donc je la prends comme telle. Nous sommes convoqués à la demande de cinq députés du Front national… du Rassemblement national pardon, et c’est inédit d’être convoqué à deux reprises”, a déclaré Yann Barthès, après s’être présenté. Qu’est-ce que reproche le RN à l’équipe de Yann Barthès ?
“On respecte les règles”
Selon Thomas Ménagé, député RN du Loiret présent lors de l’audition, Quotidien serait la seule émission du PAF à “exclure une partie du spectre politique de sa programmation” de manière volontaire et assumée. L’homme politique fait ainsi référence à une déclaration du journaliste Julien Bellver, le 21 mars 2023, affirmant qu’il ne recevait pas “de personnalités de l’extrême droite”, précisant alors “on invite qui on veut, on est une chaîne privée”. À la commission d’enquête, Julien Bellver annonce de pas regretter ses propos : “J’aurais peut-être dû dire ‘on fait ce que l’on veut tant que l’on respecte les règles’. Les règles sont très strictes, ce sont celles du pluralisme. Et on les respecte à la lettre. Pas une seule fois, Quotidien n’a été condamné pour non-respect de ces règles de pluralisme.”
Le chroniqueur a souligné que le temps de parole accordé au RN était respecté notamment à travers des magnétos, et que les élus, même s’ils n’étaient pas présents sur le plateau, ils l’étaient “dans toute l’émission, dans toutes les rubriques, dans toutes les chroniques”. De son côté Yann Barthès a souhaité rappeler : “Quotidien c’est zéro dérapage, zéro procédure de sanction, zéro amende, zéro mise en demeure de l’Arcom, zéro mise en garde et aucune procédure en diffamation.”
“Pourquoi vous voulez absolument venir dans une émission qui ne vous plaît pas ?”
Pour Laurent Bon, coproducteur de Quotidien, c’est l’attitude des élus d’extrême droite qui est à l’origine de ce choix : “Le RN s’acharne depuis des années à interdire à nos journalistes l’accès à leurs réunions publiques, à leurs meetings, à leurs conférences de presse, à leurs vœux.”
Au cours de sa prise de parole, Yann Barthès a mentionné avoir établi une liste de “violences” et d’insultes subies par ses équipes de Quotidien, “notamment sur le terrain”. “Pourquoi vous voulez absolument venir dans une émission qui ne vous plaît pas ?”, interroge Yann Bathès. De son côté Sébastien Chenu, député RN et Vice-Président de l’Assemblée nationale, s’est étonné qu’aucune plainte n’ait été déposée contre le groupe politique quant aux violences dénoncées par Bangumi.
Le boycott mutuel entre les équipes de Quotidien et les élus du RN va-t-il perdurer ? Rien n’est moins sûr, mais “Si on nous demande de vous recevoir, si c’est la loi, évidemment, on le fera”, a déclaré Laurent Bon.
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