Vous avez bien lu : le jury de l’équivalent japonais du prix Goncourt a récompensé un roman qui s’est avéré écrit en collaboration étroite avec… ChatGPT.
C’est inédit dans le monde des livres. Le 20 janvier dernier, l’autrice japonaise Rie Kudan a été élue lauréate du prix Akutagawa, la récompense littéraire la plus prestigieuse du Japon (l’équivalent médiatique du Goncourt en France), pour son roman Tokyo-to Dojo-to. Problème : l’autrice de 33 ans a révélé qu’une partie de l’œuvre en question a été écrite par une intelligence artificielle, à savoir ChatGPT. Rie Kudan assure avoir “employé tout le potentiel de l’IA pour écrire ce livre” et qu’environ “5% du livre est constitué de phrases générées par l’IA”.
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Un choix cohérent pour un roman abordant la thématique de l’IA dans un Japon futuriste qui a, selon elle, grandement bénéficié de cette méthode. La romancière explique ainsi avoir pu confier à ChatGPT des secrets intimes dont elle “ne peut parler à personne”, et qu’en retour, cette dernière lui a fourni plusieurs dialogues repris mots pour mots. Ces “bonnes relations” avec le logiciel lui auraient permis de “libérer sa créativité”.
Une approche singulière et polémique qui a fini par lui sourire, le jury ayant déclaré en amont que le bouquin était d’une “telle perfection qu’il est difficile d’y trouver des défauts”. Polémique, c’est le mot, parce qu’une telle méthode soulève de lourdes questions éthiques et morales auxquelles Rie Kudan semble accorder peu de crédit : elle a d’ores et déjà prévu d’y avoir de nouveau recours.
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