Lutter contre le patriarcat par petites touches discrètes, c’est la nouvelle tendance qui tend à se populariser sur les réseaux sociaux. Alors, militantisme mignon (et inoffensif) ou avancée notable ?
Changer le monde petit à petit, avec subtilité et sans gros coup d’éclat. Un doux idéal qui semble conquérir la Gen-Z. Introduit par la TikTokeuse Ashley Chaney, le concept de “microféminisme” s’est rapidement répandu comme une traînée de poudre sur le réseau social chinois. Dans sa vidéo, elle explique avec humour : “Ma forme préférée de microféminisme, c’est quand je dois envoyer un email à un CEO et à son assistante. Je mets toujours le mail de l’assistante en premier. Probablement que personne ne remarquera ça, mais ça me donne l’impression de lui dire ‘je te vois’.” L’idée désigne donc de petites actions du quotidien, en apparence anodines et pourtant ancrées dans une volonté purement féministe.
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Il n’en a pas fallu plus aux utilisatrices du réseau pour s’emparer du terme et en faire une sorte de mouvement collectif. Une TikTokeuse explique ainsi insister sur les compliments qu’elle fait aux jeunes filles, une autre affirme genrer ses phrases au féminin par défaut, ou bien ne recommander en premier lieu que des oeuvres réalisées par des femmes.
D’autres s’en servent pour renvoyer les hommes à leur masculinité surperformée. C’est le cas de Meghatiktoks, barmaid, qui explique se moquer gentiment de ceux qui lui passent commande avec une voix excessivement et volontairement grave en répondant de façon “ultra cute”.
La trend critiquée
Si le microféminisme fédère, d’autres voix s’érigent pour critiquer le concept. Dans une vidéo, la TikTokeuse @hungryrye voit dans ce mouvement une façon d’être “subversive, mais de manière bien trop subtile” : “Tout cela n’aura jamais aucun impact réel, les hommes ne s’en rendront même pas compte. Et c’est là le problème, parce que c’est eux qu’on est censées challenger.” Une initiative qui serait donc inoffensive face au poids du patriarcat, et dont elle a du mal à voir l’intérêt concret. “Je suis vraiment confuse. Comment cela peut-il être vu comme une pratique féministe si ça ne va pas vraiment aider une majorité de femmes ?”, conclut-elle.
Malgré quelques critiques, toutes celles qui participent à la trend appellent les autres femmes à adopter cette même habitude, avec comme but, à terme, de rendre leur environnement moins hostile.
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