Adulés par certains, haïs par d’autres, ils prêtent leurs traits aux personnages hauts en couleur qui peuplent Westeros et les contrées voisines. Que ressent-on quand on joue dans le show le plus populaire du moment ?
Carice van Houten, l’inoubliable héroïne du Black Book de Paul Verhoeven, incarne Mélisandre d’Asshaï, inquiétante et envoûtante “sorcière rouge” tombée en disgrâce depuis la chute de Stannis Baratheon, quand Liam Cunningham est Davos Mervault, l’ancien lieutenant de ce dernier.
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Que pensez-vous du personnage joué par votre partenaire ?
Liam Cunningham – Je pense, d’un point de vue purement pragmatique, que Stannis Baratheon avait besoin d’une arme comme Mélisandre, mais Davos est un homme d’honneur, qui voudrait que son camp gagne à la loyale.
Carice van Houten – Ton personnage a quand même essayé de tuer le mien à deux reprises dans le show ! Mais c’est un brave type, l’un des spin-off devrait d’ailleurs s’appeler Better Call Davos !
Comment Mélisandre et Davos vont-ils évoluer dans la prochaine saison ?
C. v. H. – Tout ce que je peux vous dire c’est que Mélisandre a profondément changé depuis la saison précédente. Elle n’est plus aussi sûre d’elle, ni aussi fanatique. En tout cas, elle ne retournera pas vers le Nord.
L. C. – Le fait que son ancien chef ait choisi de brûler vive sa propre fille a évidemment ébranlé Davos, et mis à mal ses convictions. Mais ce sont les personnages féminins qui détiennent réellement le pouvoir à Westeros maintenant.
Comment vit-on avec des personnages aussi forts que les vôtres en dehors des tournages ?
L. C. – Il est évident que nos personnages nous colleront à la peau. C’est à la fois une chance de faire partie d’une telle aventure, et un boulet pour décrocher des rôles différents par la suite.
C. v. H. – Les spectateurs font souvent la confusion entre l’acteur et le personnage, alors je reçois beaucoup d’insultes, ce qui est parfois lourd à porter. Mais j’ai quand même eu plusieurs propositions de mariage quand j’ai ressuscité Jon Snow !
Jacob Anderson et Daniel Portman forment une étonnante paire de sidekicks. Le premier campe Ver Gris, immaculé et taiseux lieutenant de Daenerys, au magnétisme sournoisement balancé par son émasculation forcée. Le second, grand bambin joufflu à l’accent londonien prononcé, fait figure, avec son Podrick Payne, de Sancho Panza au service d’une Brienne de Torth-Don Quichotte.
Vous rappelez-vous du moment où vous avez décroché un rôle dans la série ?
Jacob Anderson – J’était déjà un spectateur assidu de la saison 1, dans laquelle jouaient certains de mes amis, quand j’ai reçu le coup de fil. Les rejoindre de l’autre côté de l’écran m’a semblé à la fois familier et irréel.
Daniel Portman – A l’époque, Netflix n’étant pas encore entré sur le marché des séries, HBO était au sommet de sa créativité et de sa puissance. Pour un jeune acteur, c’était une chance en or.
Quelle a été votre réaction en recevant le scénario de la saison 7 ?
J. A. – On a toujours un peu peur quand on découvre le script d’une nouvelle saison de Game of Thrones : notre personnage va-t-il mourir, et si oui, comment ?
D. P. – En tout cas, les enjeux augmentent à chaque saison, de même que l’implication de toute l’équipe. Et on ne peut pas s’empêcher de lire les scénarii en tant que fans, en vibrant à chaque nouvelle révélation.
Le secret qui entoure les prochains épisodes est impressionnant. Comment vit-on avec ?
D.P. – On doit raconter des bobards à tout le monde, même aux amis et à la famille. Mais c’est amusant de lancer des fausses pistes et de voir jusqu’où ça va…
J. A. – Au moins, à la fin de la saison 5, on pouvait prétendre que Jon Snow était vraiment mort sans mentir pour autant !
Figure la plus manipulatrice de la série, Petyr Baelish, alias “Littlefinger”, est interprété avec une subtilité doucereuse par Aidan Gillen. Quant au jeune Isaac Hempstead-Wright, il a grandi avec le personnage de Bran Stark, devenu dans la dernière saison la Corneille à trois yeux.
Vous souvenez-vous de votre premier jour de tournage sur Game of Thrones ?
Isaac Hempstead-Wright – J’avais 10 ans, nous étions dans une forêt et il pleuvait à torrent ! J’ai presque passé la moitié de ma vie avec Bran, comme si j’allais chaque été dans un camp médiéval bizarre. Je suis un peu le Boyhood (en référence au personnage du film de Richard Linklater – ndlr) des séries !
Aidan Gillen – Nous tournions une visite de la famille Stark à Port-Réal, ce qui était l’occasion de travailler la face charmante de Littlefinger. Par la suite, je n’ai jamais regretté d’avoir été choisi pour incarner un personnage aussi complexe et politique que le sien.
Qu’est-ce qui va changer pour vos personnages dans la saison 7 ?
I. H.-W. – L’absence d’Hodor sera évidemment terrible pour Bran. Mais, en tant que Corneille à trois yeux, il est également de moins en moins humain, au niveau de ses émotions comme de ses ambitions. Il connaît l’ascendance de Jon Snow, il sait comment les Marcheurs blancs ont été créés et peut-être même comment les détruire…
A. G. – Je pense que malgré son avidité, il y a quelque chose de bon enfoui en Petyr Baelish, un cœur qui bat pour quelqu’un… Peut-être est-il temps pour lui de libérer ce fond de lumière ?
Quelle est la spécificité de la prochaine saison ?
A. G. – Les créateurs du show ont atteint des sommets d’intensité dramatique dans la saison précédente, notamment avec la “Bataille des bâtards”. Il faut donc explorer un autre type de spectaculaire. L’histoire s’accélère et les trajectoires s’alignent sur les mêmes rails : comment vont-elles s’entrechoquer ?
I. H.-W. – C’est l’heure du bouquet final, et je peux vous assurer qu’il sera impressionnant.
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