Lancée à l’été 2016 sur HBO et coécrite par Danny McBride et Jody Hill – les créateurs de la réjouissante Kenny Powers (Eastbound and Down, en VO) –, “Vice Principals” déployait les sens du mot vice (penchant socialement réprouvé, anomalie, subordination) dans une comédie sauvage, où l’outrance comique exsudait le profond mal-être des personnages.
Dans la saison 2 de Vice Principals, les deux proviseurs adjoints les plus fourbes de la télé poursuivent leur année scolaire chaotique.
Lancée à l’été 2016 sur HBO et coécrite par Danny McBride et Jody Hill – les créateurs de la réjouissante Kenny Powers (Eastbound and Down, en VO) –, “Vice Principals” déployait les sens du mot vice (penchant socialement réprouvé, anomalie, subordination) dans une comédie sauvage, où l’outrance comique exsudait le profond mal-être des personnages.
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Dans la première saison, Neal Gamby (Danny McBride), gros ours beauf et maladroit obsédé par la discipline, et Lee Russell (Walton Goggins), sociopathe manipulateur et fantasque, scellaient une alliance de circonstance pour bouter hors du lycée de North Jackson sa nouvelle directrice dont ils convoitent tous deux la place.
De touchants losers paumés dans une société individualiste
Jalonné de coups d’éclat et de manœuvres sournoises, leur parcours pour devenir calife à la place du calife dévoilait les ressorts d’un lycée-cadre envisagé comme une microsociété condensant les passions humaines contemporaines, une arène où chaque enjeu et événement, exacerbés à l’extrême, prenaient la dimension d’une guerre sous cloche, d’une croisade pour l’affirmation personnelle.
Car, si antipathiques soient-ils, les deux intrigants révélaient au fil des neuf premiers épisodes des facettes intimes plus fragiles et des visages de touchants losers paumés dans une société individualiste magnétisée par le culte de la réussite. Au royaume de North Jackson, les idiots et les lâches ont également le droit de prétendre accéder au sommet.
Un animal blessé en quête de vengeance
La série a été prévue dès l’origine en dix-huit épisodes, répartis en deux saisons. La première se concluait sur un finale doux-amer : fraîchement nommé codirecteur avec son collègue Lee, Neal Gamby était victime d’une tentative de meurtre sur le parking du lycée.
C’est un animal blessé, en quête de vengeance et relégué à son poste de départ par son ancien allié que l’on retrouve en début de seconde partie de Vice Principals. Si l’élan comique est toujours présent et livre son lot de séquences jusqu’au-boutistes (un spring break chaotique, une soirée d’anniversaire qui se transforme en crise de couple…), il se pare de teintes plus graves et s’ébroue en débordements de violence malaisants.
Adieu les touchants losers rêvant d’être enfin les rois du lycée, place à des créatures sauvages guidées par la paranoïa et la mégalomanie. Alors que North Jackson fait de plus en plus figure d’Etats-Unis miniatures et totalitaires, les masques tombent peu à peu et le rire s’aventure au bord d’un fascinant abîme de cruauté.
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