Studiocanal prépare une série biopic sur la chanteuse, danseuse, actrice, meneuse de revue, militante et résistante Joséphine Baker (1906-1975).
Joséphine Baker va avoir droit son biopic et ce sous la forme d’une série – forme qui saura certainement rendre compte des multiples facettes de sa vie trépidante. Première star internationale féminine noire, résistante pendant la seconde guerre mondiale et fervente défenseuse des droits civiques aux Etats-Unis. Joséphine Baker incarne beaucoup plus que « la danseuse aux fruits exotiques » – figure tropicale et réductrice – que l’on retient d’elle.
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De Saint-Louis à Paris, une vie extrêmement riche et romanesque
Freda Josephine McDonald vient des bidonvilles de Saint-Louis, Missouri. Elle alterne école et tâches domestiques pour gagner sa vie, se marie deux fois avant ses quinze ans et intègre une troupe itinérante. Là commence son destin de danseuse qui la mènera de Broadway jusqu’aux planches du Théâtre des Champs-Elysées dans les années 1920. Elle enflamme le Paris des années folles avec ses pas de charleston endiablés et sa silhouette incomparablement « tropicale ». Sa danse, son look, toute sa persona est une pure fiction à l’intention du public blanc parisien ou new-yorkais, un mélange inédit d’imaginaires « exotiques » pour les Occidentaux, avec des touches cubaines, brésiliennes et africaines. Picasso la dessine, Hemingway l’admire… Baker a vite fait de conquérir le monde. Elle devient meneuse de revue aux Folies Bergères où elle produit sa « danse sauvage », mais elle chante également et fait aussi quelques films en tant qu’actrice. En 1939 elle rejoint le service de contre-espionnage pour lutter contre le nazisme, puis elle se mobilise pour la Croix-rouge. Engagée également pour les droits civiques, elle crée dans les années 1950 une association contre le racisme en Amérique latine et marche aux côtés de Martin Luther King en 1963 aux Etats-Unis. Joséphine Baker est donc une star d’ampleur internationale, première femme noire aussi connue. Pourtant, c’est dans la misère qu’elle finira sa vie, auprès de ses douze enfants adoptifs.
Une série ambitieuse, d’ampleur internationale
Il y a là de quoi donner matière à une série. Et une série d’ampleurs internationale ! La création sera en langue anglaise, mais la production d’origine française. En effet, Studiocanal s’allie avec les sociétés de production CPB Films (Compagnie des Phares et Balises) et Leyland Films (Meurtres au mont Ventoux, un téléfilm avec Ingrid Chauvin). La filiale du groupe Canal + avait déjà collaboré avec CPB Films pour la création de la série Les Sauvages de Rebecca Zlotowski et Sabri Louatah, une série d’espionnages dans la lignée du Bureau des légendes. Marco Cherqui, producteur pour CPB Films (et connu pour avoir produit Un Prophète de Jacques Audiard), est très enthousiaste selon Vanity Fair : « Elle était une grande artiste et performeuse, mais aussi quelqu’un qui savait user de sa notoriété et de son influence pour des causes qui la dépassaient – le féminisme, l’égalité raciale – et qui sont évidemment encore d’actualité. » La série cherche encore ses scénaristes, mais les producteurs promettent une œuvre « créative et ambitieuse », surtout pas un simple « biopic ». Reste à savoir qui incarnera cette femme aux multiples facettes
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