La série de Jill Soloway poursuit son exploration poétique des questions de genre et d’identité dans une troisième saison magnifique.
Dans l’un des premiers épisodes de la merveilleuse troisième saison de Transparent, la famille Pfefferman découvre, trente ans après en avoir perdu la trace, que la tortue prénommée Nacho qu’elle avait adoptée vit encore. L’animal a passé ces décennies dans les conduits d’aération de la maison, stoïque bloc résistant à tout et d’abord au passage du temps. Une métaphore de la persévérance, en accord avec l’héroïne septuagénaire, née homme, qui annonçait à sa famille lors de l’épisode pilote qu’elle était une femme, brisant pour toujours sa carapace.
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Depuis deux saisons, Maura s’ingénie à mettre en œuvre sa transition tardive, sous le regard de ses enfants et de son ex-femme qui en profitent, plus ou moins consciemment, pour mettre eux aussi leur vie en accord avec leur identité. Trouver sa voie ne manque pas de provoquer quelques remous profonds et puissants, comme des vagues venues de loin.
Liberté constante
Maura avance coûte que coûte, sûre de son désir. Elle fait ce qui lui plaît et ne demande jamais la permission. Cette année, elle décide de subir une chirurgie de confirmation du genre. Parviendra-t-elle au bout de son projet ? Et que va devenir la tortue Nacho ?
On ne va pas vous empêcher de regarder Transparent avec le frisson de l’inconnu. Disons simplement qu’à l’image de son héroïne, la série se permet une grande élasticité, une liberté constante, revenant sans cesse vers le passé de ses personnages, tissant une toile narrative, politique et émotionnelle toujours plus ample. Un chef-d’œuvre.
Transparent saison 3, sur Amazon, et à partir du 4 novembre sur OCS City
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