La première saison de la série sur la reconstruction de La Nouvelle-Orléans, par le créateur de The Wire, sort en DVD.
A combien de séries pense-t-on encore souvent un an après les avoir vues ? Treme fait partie de ces rares exceptions. Elle semble même se bonifier avec le temps. Son swing et sa profondeur humaine flottent dans nos souvenirs avec insistance. David Simon, créateur de The Wire, a migré de Baltimore vers La Nouvelle-Orléans, installant son récit juste après le passage catastrophique de l’ouragan Katrina, en 2005.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Un lieu et un moment stratégiques, qui ont mis en lumière l’effondrement moral des années Bush. La fin de cette ère peu reluisante de l’histoire américaine contemporaine s’est sans doute jouée là.
On croise dans la première saison de Treme (le nom d’un quartier de la ville) une flopée de musiciens locaux, interprétant parfois leur propre rôle. Avec un DJ, une restauratrice et un prof agité, ils essaient de former un semblant de communauté dans les décombres d’une ville submergée par la mort. Reconstruire ou refuser de faire le deuil, lever la tête ou sombrer, les alternatives sont aussi limpides que parfois insupportables.
Tous les personnages avancent au gré de la musique qu’ils parviennent encore à jouer ou à écouter, ces orchestres de jazz traditionnel désuets et sublimes. Tous ont l’envie dévorante de retrouver une voix.
Pour apprécier Treme, les inconditionnels de l’exceptionnelle The Wire devront accepter de ne pas en voir le remake ou la suite. Cette nouvelle série de David Simon accouche d’un monde fictionnel très différent. Il mérite qu’on s’y accroche pour en mesurer la puissance au fil du temps. Pour les plus pressés, la deuxième saison débute sur HBO le 24 avril.
Olivier Joyard
Treme saison 1, DVD HBO. Environ 30€.
{"type":"Banniere-Basse"}