La troisième saison de Treme, la série du créateur de « The Wire », vient enfin de commencer. À l’écart du monde.
Sa musique révoltée nous manquait. Après un an et demi, revoici Treme et ses fanfares enivrantes, ses losers magnifiques disséminés dans La Nouvelle-Orléans post-Katrina. Proposée en VOD le lendemain de sa diffusion américaine, la troisième saison de la création de David Simon et Eric Overmyer (The Wire) s’ouvre vingt-cinq mois après le passage dévastateur de l’ouragan, alors que souffle un petit vent d’espoir. Nous sommes en 2007. Les discours d’un sénateur de l’Illinois du nom de Barack Obama passent à la télé. Les plaies les plus vives sont refermées, même si une mélancolie tenace enveloppe les rues et les âmes.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Car le constat politique de David Simon s’avère toujours implacable. Les personnages s’ébrouent avec une lenteur majestueuse, du musicien chafouin Antoine Batiste (Wendell Pierce) à l’allumé DJ Davis (Steve Zahn), en passant par l’avocate des causes perdues (Melissa Leo). Tous portent le deuil d’une vie meilleure. Tous ont le sentiment d’avoir été abandonnés, par l’État comme par Dieu. Leur isolement extrême est aussi celui de la série dans le paysage actuel de l’entertainment.
Peu regardée, assez peu commentée, Treme tisse sa toile à l’écart des règles et des modes. Cette élégie de La Nouvelle-Orléans suit le fil de l’existence de ses personnages avec humilité, simplicité. Ses créateurs avaient en tête cinq saisons pour aller au bout de leur histoire, mais HBO leur en accordera probablement quatre. La prochaine salve sera donc la dernière.
Treme saison 3 chaque lundi, en VOD, sur OCS
Masterclass David Simon le 15 octobre au Forum des images, Paris Ier
{"type":"Banniere-Basse"}