Si Trauma ne réinvente pas le genre, elle en manie les figures avec élégance.
Adam, policier aussi brillant qu’incontrôlable, traque un tueur en série. Amnésique après avoir survécu à une balle dans la tête, il trouve une femme enchaînée dans sa cave. Et si le chasseur et sa proie n’étaient qu’une seule et même personne ?
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Un charme indéniable, une écriture précise
Pour sa première création originale, la chaîne 13ème Rue, spécialisée dans le policier au sens large, adopte une recette éprouvée de thriller « parfait » dans laquelle le flic et l’assassin semblent se confondre. Produite par Empreinte Digitale (Missions, Les Grands), la série garde des modèles américains en ligne de mire (jusqu’à son générique calqué sur celui de True Detective) pour les assaisonner d’une french touch discrète (une action située dans la région de Tours ou un agent de l’IGPN pince-sans-rire). Enième fiction mettant en scène des violences faites aux femmes du point de vue du tortionnaire, ou plongée vertigineuse dans la psyché d’un homme tourmenté ?
Ni l’une ni l’autre, pourrait-on dire, alors qu’un charme indéniable émerge de cet entre-deux appliqué. Soutenue par une écriture précise, la mise en scène de Fred Grivois investit le format Scope de compositions sensibles et de gammes colorées sans céder à la tentation de l’esthétisation gratuite, et atteint une élégance rare dans le champ des séries policières françaises. On retient particulièrement une attention portée aux détails comme s’ils figuraient un réseau de signes à décoder, un sens aiguisé du suspense et une gestion de l’espace qui tire Trauma vers le registre horrifique et ses maisons hantées peuplées d’apparitions.
Dommage que cette finesse de regard ne bénéficie pas à l’intériorité du personnage, figurée par des effets de style moins convaincants, et que l’intrigue s’affaisse dans un finale tiré par les cheveux. Ceci dit, pas de quoi bouder cet entêtant Trauma.
Trauma Sur 13ème Rue
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