Malgré un concept vertigineux, Transferts, la série d’anticipation d’Arte, peine à convaincre.
Dans un futur proche, Florian, père de famille sans histoire, se réveille après un long coma dans le corps de Sylvain, capitaine de police en état de mort cérébrale. Pendant son absence, une entreprise a trouvé le moyen de transférer l’esprit humain d’un corps à un autre…
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Après Trepalium, la chaîne franco-allemande poursuit son exploration low budget de la série d’anticipation à tendance dystopique (remise au goût du jour par l’excellente Black Mirror). Ici, la dérive eugéniste se substitue au cauchemar social, mais le soubassement théorique de l’édifice reste le même : s’emparer d’un questionnement humain ou scientifique actuel et en grossir les traits à l’excès afin de faire dialoguer la (science-)fiction avec les inquiétudes du présent.
Une mise en scène terne
En l’espèce, on apprend rapidement que si ce pas vers l’immortalité a d’abord été célébré, les dérives du procédé ont conduit les autorités à en interdire l’usage et à traquer les “transférés”, jugés dangereux, plaçant la société dans un état de tension maximale.
Mais si l’argument transhumaniste de départ est excitant, les six épisodes de Transferts souffrent d’une mise en scène terne, de dialogues poussifs et d’un jeu d’acteurs pas toujours convaincant, comme si la série n’était pas parvenue à se doter d’un corps à la hauteur de son concept. Les résonances avec l’actualité, entre embrasements religieux et violences policières, sont quant à elles soulignées avec insistance, au point de perdre le charme et l’efficacité de la parabole.
Transferts (6 × 52 min), les jeudis 16 et 23 novembre, 20 h 55, Arte
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