Premier gros échec de la saison pour la série sixties inspirée par la saga de Playboy.
Cinq millions de téléspectateurs devant le pilote ce 19 septembre, ce qui, à l’échelle de la télévision américaine, est plus qu’une déception : la promesse de terminer sa course dans le fossé. Sauf retournement de situation, The Playboy Club devrait être le premier drama annulé cette saison et c’est une surprise toute relative.
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Située dans le premier club ouvert par Hugh Hefner à Chicago en 1963, la série avait été accusée de plagier l’esprit Mad Men. On doute pourtant que la raison de son crash se trouve là. Limiter Mad Men à de beaux décors et une garde-robe soignée relève certes de la mauvaise foi superficielle, mais le problème de The Playboy Club réside ailleurs. Ses intentions plutôt intéressantes – montrer les bunnies comme des femmes libres, voire d’avant-garde, en tous cas complexes – se noient dans la tiédeur et le surplace fictionnel.
Le pilote n’est pas ce qu’on a vu de pire, loin de là, mais rien n’y existe vraiment, ni l’intrigue liée à la Mafia, ni les querelles post- Showgirls entre les filles, comme si le point de vue ne parvenait jamais à se fixer. Le club lui-même est filmé sans inspiration : mollesse et indécision règnent, sauf lors de quelques belles scènes musicales pleines de bruit et de fureur. Si ces dernières formaient le coeur de la série, The Playboy Club pourrait se nourrir de l’énergie d’une époque et donner envie d’en voir plus.
La cause semblant perdue d’avance, on se contentera de noter que, contre toute attente, l’Amérique ne sait pas toujours quoi faire de ses mythologies, surtout si elles ont quelque chose de vénéneux. Précisons : l’Amérique des grandes chaînes. Sur le câble, The Playboy Club aurait sans doute ressemblé à tout autre chose.
Olivier Joyard
The Playboy Club lundi soir sur NBC.
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