Nouvelle série HBO, The Night of montre pas à pas la descente aux enfers d’un homme accusé de meurtre. Captivant mais pas toujours léger.
La sériephilie a ses accès de nostalgie. Quand le nom de James Gandolfini surgit d’entre les morts pendant le générique de The Night of, on se demande à quoi aurait ressemblé cette minisérie en huit épisodes adaptée de l’anglaise Criminal Justice avec l’homme des Soprano – il avait développé le concept pour HBO jusqu’à son décès en 2013.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop","device":"desktop"}
La réponse vient vite. Elle aurait été très différente, peut-être pas meilleure mais pleine de l’ironie un peu triste consistant à voir le mafieux le plus célèbre des années 2000 endosser le rôle d’un avocat loser tombant sur l’affaire de sa vie.
La flamme des années frères Coen
C’est finalement John Turturro qui s’y colle. Avide et habité, il porte sur son visage une volonté de retrouver la flamme des années frères Coen, qui l’avaient mis sur la carte des acteurs capables d’humaniser toutes les situations glauques de la vie.
Face à lui se trouve un jeune homme dépassé. Après avoir rencontré une fille joliment sexuelle au hasard d’une nuit d’errance, le vingtenaire Naz (Riz Ahmed) se retrouve accusé de l’avoir atrocement tuée. Il ne se souvient de rien.
La descente aux enfers d’un coupable idéal
Passant avec habileté entre les genres (série policière, puis de prison, puis de procès), The Night of décrit avec minutie la descente aux enfers d’un coupable idéal happé par le système, quelques mois après Making a Murderer.
Mais là où le documentaire parvenait à faire ressentir l’horreur d’une vie qui échappe à son propriétaire, cette fiction perd parfois le cap à force d’effets de manche visuels et scénaristiques trempés dans les clichés du “noir”. Steven Zaillian (réalisation) et Richard Price (scénario) ont réussi huit épisodes captivants, mais raté de peu la grande série qui s’offrait à eux.
The Night of à partir du 18 juillet, 19 h 15, OCS City
{"type":"Banniere-Basse","device":"desktop"}