“The Marvelous Mrs. Maisel”, saison 1 : dans les 50’s, une femme se libère

De Seinfeld à Louie, la comédie stand-up s’est affirmée comme un sous-genre télévisuel à part entière, entrelaçant moments de représentation sur les planches et tranches de vie à haute teneur autobiographique. Généralement écrits par leur interprète principal, les épisodes approchent par le rire des existences dissolues, titillant les doutes existentiels de clowns tristes davantage enclins à habiter la scène que le réel.

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The Marvelous Mrs. Maisel, écrite par la créatrice de Gilmore Girls et développée par Amazon, opère un double déplacement des règles du genre, à la fois scénaristique et temporel : son personnage principal, entièrement fictionnel, évolue dans des fifties soigneusement reconstituées.

Midge est un véritable personnage de “screwball comedy”

Midge Maisel (attachante Rachel Brosnahan), femme au foyer et mère de deux enfants, mène une existence confortable dans le New York huppé de 1958. Quand son époux la quitte pour vivre une amourette avec sa secrétaire, elle trouve dans les scènes ouvertes du Greenwich Village un exutoire à la mesure de ses aspirations profondes.

Car au-delà du décorum clinquant d’une décennie flamboyante, c’est la complexité du personnage principal qui fascine. Loin du stéréotype de la ménagère coincée, Midge est un véritable personnage de screwball comedy, ouragan excentrique doté d’un sens de l’humour décapant. Et si le carcan paternaliste de l’époque bride évidemment son potentiel de réalisation personnelle, elle en observe les règles en actrice appliquée.

Le passage de la scène domestique aux planches humoristiques s’opèrera par accident, en réaction à l’écroulement d’un monde : catharsis incontrôlée et sauvage dans un premier temps, le stand-up permettra peu à peu à Midge d’étriller les conventions d’une époque, et de cheminer avec éclat vers son émancipation.

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