The Leftovers conclut une deuxième saison impressionnante de bout en bout. A rattraper d’urgence.
The Leftovers est la série qui voit le mieux nos larmes. Pas celle qui les sèche, pas uniquement celle qui les provoque, celle qui les voit le mieux. Comme si elle anticipait la nature profonde de nos chagrins collectifs. Ce constat arrive alors que la deuxième saison éblouissante du drame fantastique cocréé par l’ancien de Lost, Damon Lindelof, parvient à son terme.
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Depuis un an et des poussières, nous suivons une poignée de rescapés d’une catastrophe après qu’un matin 2 % de la population mondiale se sont évaporés sans explication. Les survivants tentent de continuer à respirer, entre culpabilité et incompréhension, avançant dans le noir. Le programme est lourd, sans joie ou presque.
Navire fictionnel affranchi
Durant la première saison, il nous avait même souvent paru indigeste. Mais tout a changé. D’abord, The Leftovers a déménagé, se passant désormais dans une petite ville du Texas (nous étions précédemment près de New York). Mais surtout, au lieu de s’excuser, il a poursuivi exactement sur le même chemin en approfondissant ses bases. Cette façon de n’en faire qu’à sa tête a porté ses fruits.
Nous sommes saisis, emportés. C’est un navire fictionnel affranchi qui déroule ses petites révolutions devant nos yeux, se détachant encore plus qu’auparavant des règles narratives contraignantes qui semblaient devoir éternellement régir les séries. D’un épisode à l’autre, The Leftovers tente des expériences – oublier momentanément un personnage principal, s’arrêter longuement sur un élément de détail, etc. – sans jamais rien perdre de la tension et de l’émotion qui la gouvernent. Du grand art.
The Leftovers saison 2, dernier épisode le 7 décembre, 20 h 55, OCS City
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