Diffusée depuis le 4 juin, la nouvelle série du créateur d“Euphoria” nous a laissé plus que perplexe. De ces premiers épisodes, on ne retient que la présence solaire de Lily-Rose Depp.
Le magazine Rolling Stone a révélé ce printemps que la première réalisatrice de The Idol, Amy Seimetz, avait quitté le projet à la suite de différends artistiques majeurs avec les co-créateurs de la série, Sam Levinson et Abel Tesfaye, aka The Weeknd, déplorant un changement de vision qui aurait minoré le point de vue du personnage féminin, et une ambiance de tournage toxique. L’équipe de la série a vite nié les accusations et l’a refait lors de la conférence de presse à Cannes où la série était présentée en avant-première.
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Tout commence par un gros plan sur le visage de Jocelyn (Lily-Rose Depp), une popstar en plein shooting de la pochette de son nouvel album, à qui l’on demande de jouer toutes les émotions. Elle a tout d’une éponge. Il faut dire que sa mère est morte quelques mois auparavant et elle vient de connaître un épisode de burn out. C’est une proie facile pour Tetros (Abel Tesfaye), un patron de boîte de nuit aux activités douteuses, qui s’immisce bientôt dans sa vie. Pleine de références à une généalogie des femmes objectifiées par l’industrie du spectacle, de Britney Spears à Sharon Stone première période –, la série scrute férocement la faiblesse de son personnage principal, la montrant sous tous les angles, dénudée, blessée, violentée. Interrogé sur la question, le réalisateur Sam Levinson – à qui l’on doit aussi l’intéressante Euphoria – a évoqué la “pornification du monde” pour justifier son regard. Pas sûr toutefois qu’il soit de la trempe d’un Paul Verhoeven.
L’un des premiers moments forts de la série montre comment un coordinateur d’intimité se fait virer du plateau photo, en partie à la demande de l’héroïne qui veut dévoiler ses seins. C’est tout le projet de The Idol : filmer une femme enserrée dans le regard des autres et la manière dont elle pourrait ou non en sortir. Les six épisodes donneront une réponse définitive, mais pour l’instant, difficile d’entrevoir sa liberté. Et celle de Lily-Rose Depp ? Elle semble évidente, par contre, tant l’actrice avance dans ce chaos plus ou moins maitrisé – et parfois saisissant – avec aplomb. Loin du cinéma français qui l’a faite connaître, de Planetarium à L’Homme fidèle, celle qui fêtera ses 24 ans samedi prochain insuffle de la vie à ce récit d’un étouffement.
The Idol, actuellement sur Prime Video avec le pass Warner
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