Shameless poursuit depuis six saisons son anatomie d’une famille de prolos américains assez unique.
La famille Gallagher n’est pas la plus célèbre parmi les créations de la télévision US depuis soixante-dix ans, mais elle est aujourd’hui l’une des plus étonnantes. Adaptée de la série anglaise du même nom (créée par l’intéressant Paul Abbott, celle-ci dura onze saisons), Shameless traîne ses guêtres depuis 2011 et met en scène un patriarche, interprété par William H. Macy, qui laisse ses six enfants prendre en charge leur vie – sauf quand il a décidé de ne plus boire, ce qui peut lui arriver. Le résultat ? Une sorte de version trash de La Fête à la maison, avec services sociaux en panique. Ou une version made in Chicago d’Affreux, saleset méchants, c’est selon le point de vue.
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Aux commandes de ce drame percé d’éclats comiques ininterrompus se trouve John Wells, un showrunner vétéran qui a eu en main Urgences et les dernières saisons d’A la Maison Blanche. L’homme sait creuser une histoire et mettre en scène une communauté en autarcie narrative.
Eternels recalés du jeu social
Celle de Shameless fait partie des déclassés de l’Amérique d’Obama, des éternels recalés du jeu social, dont la série ne prétend pas montrer que le bon cœur mais aussi la violence potentielle et les préjugés. Ici, la drogue est partout, une adolescente de 15 ans tombe enceinte, la prostitution existe et chacun improvise sa vie sexuelle ou sentimentale sans filtre.
C’est si rare – à la télévision comme ailleurs dans le spectre des représentations destinées à un large public – qu’y consacrer un peu de temps ne fera que du bien. Vous découvrez l’existence de Shameless ? Pas grave. Prendre ce train fou en marche fonctionne toujours.
Shameless saison 6, tous les mercredis, 22 h 40, Canal+ Séries
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