La série française dont la diffusion débutera le 31 octobre aux Etats-Unis sur la Sundance Channel, peut déjà compter les critiques américains parmi ses plus fidèles défenseurs.
Qui a dit que les Américains n’avaient pas bon goût ? Ils ont en tout cas eu la merveilleuse idée de diffuser les premiers épisodes des Revenants sur Sundance Channel le 31 octobre prochain. Quel meilleur jour qu’Halloween pour débuter une série sur des morts-vivants ? L’arrivée de la série à succès de Canal+ n’aurait pas pu mieux tomber.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Les critiques américains, quant à eux, ont déjà mis la main sur les huit épisodes de la première saison, sortie en novembre 2012 en France. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la série de Fabrice Gobert ne les a pas laissés indifférents. Souvent comparée à Broadchurch ou à Top of the Lake, Les Revenants (The Returned en anglais) n’a essuyé que des critiques positives, même si certains détails ont fait tiquer outre-Atlantique.
Les zombies sans l’état de décomposition
Biberonnés à The Walking Dead, les Américains pensent directement à un programme gore lorsque l’on fait mention de zombies. La différence avec la série française leur semble donc très importante à souligner, comme le fait Bryan Lowry sur Variety :
« Appeler Les Revenants une histoire de zombie, c’est un terme inapproprié. C’est en réalité un conte sur le deuil et le chagrin, une méditation sur la vie et la mort. »
Et David Wiegand sur SFGate d’ajouter :
« Ces morts revenus à la vie ne ressemblent en rien à ceux des films ‘typiques’ de zombies. Ils ressemblent en fait à des habitants typiques d’un petit village français montagneux. »
Pour Robert Lloyd du Los Angeles Times, le brio des Revenants vient de sa capacité à « créer de la tension en n’ayant pas recours aux artifices habituels de l’horreur : elle est moins intéressée par la magie que par les relations humaines« .
Un genre à part
« Les Revenants, c’est une de ces séries dont vous regardez la première heure, et cherchez ensuite frénétiquement le temps pour dévorer les sept autres« , résume Tim Goodman pour le Hollywood Reporter.
Ce drame français « intelligent, bizarre et étrangement hypnotisant », comme le décrit Bryan Lowry, semble en effet avoir conquis le cœur des critiques grâce à sa subtilité et à la manière dont tous les personnages et intrigues sont reliés entre eux. Un petit côté Heroes que Tim Goodman trouve extrêmement rassurant.
« C’est ce qui rend Les Revenants si originale. Ils n’ont pas peur des twists (même si un peu douteux par moments). On a l’impression d’être entre de bonnes mains. »
Un serial killer en trop
Des artifices douteux, certains en soulèvent quelques-uns. En tête de peloton, l’histoire de Serge, ce tueur en série qui revient à la vie en même temps que d’autres habitants du village, et dont l’intrigue est jugée superflue. « La série essaie d’en faire parfois un peu trop, tissant une histoire secondaire avec un tueur, qui semble un peu gratuite comparée à tout ce qu’il se passe déjà » , selon Bryan Lowry.
« Certains pourraient aussi penser qu’il y a des longueurs« , ose Daniel Fienberg de The FienPrint, même s’il se défend de s’être ennuyé pendant le visionnage.
Les clichés sur les Français
Ce que les critiques américains aiment par-dessus tout, c’est rappeler que Les Revenants est une série bien gauloise : « Si vous deviez penser à un stéréotype de série de zombies française, ça serait exactement comme cela« , insiste Daniel Fienberg, goguenard. « C’est plus réfléchis, pas si gore. Et tout le monde fume des cigarettes, même les adolescents ! »
Bryan Lowry insiste, car pour lui, il y a pire que des jeunes gens aspirant de la fumée toxique sur le petit écran :
« Ces revenants français se montrent aussi aventureux sexuellement que les vivants, et il y a beaucoup de cette nudité graphique dans la série. »
Moins cliché, Tim Goodman conclut :
« En tant que français, [Fabrice Gobert] est plus intéressé par les aspects existentiels de la vie (et de la mort), ainsi que par les notions extrêmement complexes de deuil, d’amour, de famille, d’espoir, de peur et de la chose la plus envoutante et dangereuse de toutes : l’inconnu. »
{"type":"Banniere-Basse"}