« Mom » signe le retour d’Allison Janney, ex-« A la Maison Blanche », en mère déglinguée face à l’agitée Anna Faris. Délicieux duo.
Dans le monde en ébullition de la comédie télé américaine, Chuck Lorre fait office de gardien du temple d’un certain classicisme. Ses sitcoms, de Dharma & Greg à Mon oncle Charlie, en passant par The Big Bang Theory, n’ont généralement pas cédé à la tentation des effets de style contemporains – filmées à plusieurs caméras, elles utilis(ai)ent des rires enregistrés. Est-ce pour autant qu’il faut les ranger au cimetière des formes anciennes ? La réponse est cachée dans la question. La dernière création en date de mister Lorre, Mom, le prouve avec efficacité. L’intérêt de cette comédie familiale tordue réside dans la dureté des rapports entre ses deux héroïnes, une femme de 50 ans et des poussières en pleine ménopause et sa fille de 30 ans, elle-même devenue mère à l’adolescence.
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Quand la série commence, elles ne se sont pas vues depuis deux ans et se croisent à une réunion des alcooliques anonymes. Ambiance. La mère s’installe chez sa fille, qui tente de remettre de l’ordre dans sa vie en trimant comme serveuse dans un resto chic. Les thèmes abordés sont ceux d’un film de Ken Loach mais sous le vernis hyperformaté de la comédie de prime time. Vanne après vanne, Lorre esquisse à sa manière à la fois sèche et sentimentale le portrait de ces deux outsiders. Mais ce qui rend Mom vraiment intéressante tient à ses actrices.
Extraordinaire dans A la Maison Blanche, où elle interprétait C. J. Cregg, Allison Janney joue de son sens inné du timing. Face à elle, l’agitée Anna Faris utilise au contraire sa capacité à tout bousculer. Au bout du compte, une découverte plutôt profonde maquillée en farce.
Mom le lundi, CBS
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