Mafia, sexe et soleil dans un hôtel de Miami à la fin des années 50. Voici Magic City, une nouvelle série vintage à l’élégance racée.
Après avoir diffusé l’exigeante Boss, l’une des meilleures séries de 2011 (au pilote signé Gus Van Sant), la chaîne américaine à péage Starz cherche à asseoir définitivement sa crédibilité, sous les auspices de Chris Albrecht. Cet ancien patron de HBO avait mis à l’antenne Oz et Les Soprano lors de son heure de gloire, mais aussi Spartacus, ce qui est un peu moins chic, à son arrivée sur Starz. Magic City, sa nouvelle protégée, fait office de manifeste pour une nouvelle ère.
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Cette série grand style navigue sous le soleil de Miami circa 1959. Les personnages (un gérant d’hôtel, sa famille, une poignée de mafieux trop bronzés) allument leurs cigares tout en redoutant de se faire abattre par le premier homme de main venu. Réalisé par l’intéressant Carl Frankin (Un faux mouvement, Le Diable en robe bleue), le pilote parvient à esquiver l’ombre de Mad Men et rejoue avec finesse les standards de deux genres qui ne se rencontrent jamais : d’un côté, la série câblée adulte contemporaine, avec son lot de sexualité exacerbée et ses intrigues touffues ; de l’autre, le film noir fifties, avec ses volutes en clair obscur et ses créatures fatales.Un ennui délicat pointe par instants, ce qui n’est pas forcément un défaut.
Face à la bombe Olga Kurylenko, Jeffrey Dean Morgan, rescapé de Grey’s Anatomy, campe un self-made man hanté par ses crimes. Sa virilité fragile pourrait bien être le sujet caché de la série. Une féerie angoissante se dégage de l’ensemble, dans les pas d’un générique aquatique et naturiste. Starz croit à Magic City au point de l’avoir déjà renouvelée pour une deuxième saison.
Magic City Saison 1. Créée par Mitch Glazer. Depuis le 28 mars sur Starz.
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