Laura Dern rappelle qu’elle est une actrice géniale dans Enlightened, nouvelle série HBO.
On n’avait jamais vraiment identifié la grande Laura Dern dans une série télé, mis à part dans quelques marottes personnelles, dont un épisode d’A la Maison Blanche, saison 3. C’est évidemment au cinéma que sa blondeur et son visage étrange se sont épanouis. Créature lynchienne depuis les années 1980 (Blue Velvet, Sailor et Lula, Inland Empire), l’actrice a attendu la quarantaine pour passer de l’autre côté du miroir. Elle ne l’a pas fait à moitié, puisqu’elle est créditée en tant que créatrice d’Enlightened avec l’auteur du pilote et showrunner, Mike White.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Au fil des épisodes de trente minutes à la fois comiques et malaisants, la série raconte l’odyssée d’une femme désespérée, sous le soleil dur de Californie. Après avoir perdu son boulot et son mec, Amy passe quelques semaines dans une clinique vouée au bien-être, histoire de se calmer un peu. Elle en ressort transformée en militante zen, encore plus agaçante, mais pas moins hystérique qu’avant. Son retour dans la vraie vie provoque un embarras et un bordel considérables, professionnellement et personnellement.
Survoltée, littéralement illuminée, Amy tente de tordre le réel sous le poids de son désir, sans être pourtant capable de l’identifier clairement. Alors, elle cherche, se plante, pleure, se relève, recommence. Autour d’elle, les Autres (amis, parents, collègues) souffrent du même mal.
Ils ignorent ce qu’ils veulent vraiment. Mais eux ont renoncé à leur désir, pour se plier aux normes sociales définies. Sous ses airs de folle, Amy/Laura Dern ne fait que leur rappeler qu’ils ont perdu la foi, au sens large. Un genre d’acte héroïque.
Olivier Joyard
Enlightened : illuminée Sur Orange Ciné Novo à partir du 10 mars, 20 h 40
{"type":"Banniere-Basse"}