Le pilote de Roadies, nouvelle série créée par Cameron Crowe, est l’un des plus doux et fluides vus depuis longtemps.
Quand la plupart des séries contemporaines dévorent l’ombre en imaginant faire acte de modernité de cette manière – l’antihéros et ses suites, un cliché toujours vivace –, d’autres plus rares cherchent simplement la lumière. Cette évidence surgit à la vision du pilote de Roadies, diffusé sur la chaîne câblée américaine Showtime, dont l’extrême fluidité et la bienveillance permanente ne doivent pas être confondus avec de la faiblesse.
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Seize ans après Presque célèbre, l’essentiel Cameron Crowe (ici créateur de la série et scénariste-réalisateur du pilote) renoue avec sa veine rock. Plus précisément, il retourne jeter un œil à son amour pour la musique et ses coulisses, non pas à travers les groupies – quoiqu’une survivante de la grande époque apparaît dans le premier épisode – mais ceux qui font tenir la machine, organisateurs de spectacle, machinos, petites et grandes mains au service du show.
Petits soldats du capitalisme en costume-cravate
Situé aujourd’hui mais d’un classicisme parfait, le début de Roadies décrypte une journée type dans la vie d’une tournée des grandes salles mais s’intéresse aussi, à plus grande échelle, à la perte expresse des vieilles habitudes liées aux petites histoires du rock, maintenant dépendantes des calculs plus ou moins savants de petits soldats du capitalisme en costume-cravate, qui se foutent bien du romantisme rock et préfèrent parler chiffres ou rentabilité. L’enjeu n’est pas mince et il s’ajoute à la profondeur humaine chuchotée de cette série qui pourrait devenir l’attrape-cœur absolu de notre été.
Roadies saison 1, chaque dimanche sur Showtime
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