Forte d’une première saison solide, la série ouvre ses perspectives pour affronter, non sans maladresse, certains thèmes fondateurs de la science-fiction moderne.
« Il faut aller la chercher. Là-bas, sur Mars. » La deuxième saison de Missions s’amorce sur la perspective d’un retour, nourrie par une vision partagée : restée sur la planète rouge à la fin de leur voyage, la psychologue Jeanne Renoir est apparue en rêve à ses anciens coéquipiers. Serait-elle encore vivante ?
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Créée par Henri Debeurme, Ami Cohen et Julien Lacombe, Missions avait relevé il y a deux ans le pari d’une science-fiction française ambitieuse et crédible, palliant son manque de moyens par une écriture inventive. Sur le tempo resserré d’épisodes de vingt-six minutes, la série aérait son huis clos spatial sous la tension de trouées plus mystérieuses, et laissait de nombreuses questions en suspens.
Comment Vladimir Komarov, premier cosmonaute à avoir perdu la vie dans l’espace, s’était-il retrouvé sur Mars soixante ans après sa mort ? Qu’était-il arrivé à la civilisation disparue dont l’équipage d’Ulysse découvrait les vestiges ?
Une deuxième saison inégale mais honorable
Le retour annoncé a pourtant de quoi décontenancer tant il s’effectue en territoire inconnu. Exit les étendues ocre ou carmin du sol martien et bienvenu au Cercle, une communauté dont les membres, dotés d’un lien télépathique, vivent en harmonie avec la nature. C’est dans ce cadre isolé qu’évolue désormais Jeanne, dont l’esprit amnésique est peu à peu parasité par des visions de la première expédition.
La référence à peine dissimulée au « We have to go back » de Lost aurait dû nous mettre la puce à l’oreille : Missions a largué ses amarres réalistes pour explorer des territoires à la frontière du réel et de l’imaginaire. Sans trop en révéler l’intrigue, disons que les nouveaux épisodes se frottent à des thématiques aussi variées que les lois et la robotique, l’exogénose ou les portails spatiotemporels.
Sa gourmandise réjouissante et son goût du risque nous font apprécier ce nouveau rendez-vous martien
La série quitte ainsi les ornières de la science-fiction dure, caractérisée par une cohérence avec l’état actuel des connaissances scientifiques, pour une SF spéculative davantage préoccupée par des questionnements philosophiques.
Desservie par des dialogues artificiels et une interprétation inégale, cette saison ne parvient pas toujours à agréger ses références en un édifice cohérent et s’éparpille souvent dans des directions invraisemblables. Sa gourmandise réjouissante et son goût du risque nous font pourtant oublier ces maladresses et apprécier sans trop d’arrière-pensées ce nouveau rendez-vous martien.
Missions Saison 2, à partir du 5 septembre sur OCS Max
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