À l’affiche de “The Recruit” sur Netflix, Noah Centineo n’a que 26 ans mais déjà une longue carrière derrière lui.
Dans The Recruit, Noah Centineo joue le rôle d’Owen Hendricks, un jeune avocat fraîchement engagé par la CIA qui, par le hasard des circonstances, se retrouve violemment projeté sur le terrain des opérations. Produite par Alexi Hawley (The Rookie) et en partie réalisée par Doug Liman (La Mémoire dans la peau), la série reprend le genre de l’espionnage international là où les films de Jason Bourne l’avaient laissé. En y ajoutant un mélange plus contemporain de drame et d’humour.
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En y incluant aussi une part plus étonnante de jeu amoureux. Qui aime Owen Hendricks ? Avec qui couche-t-il ? Et sur la base de quel contrat relationnel ? C’est la vraie ligne de basse de la série. Du Yemen au Liban en passant par la Biélorussie, Hendricks n’est pas seulement secoué par les fusillades imprévues et les interrogatoires musclés. Il est aussi balloté entre plusieurs femmes (plus ou moins) puissantes.
Cette part plus érotique de la série tient au parcours de son acteur principal. En effet, s’il découvre ici (après un petit rôle dans Black Adam) le speed des scènes d’action, Centineo a déjà une longue carrière dans les teen movies romantiques pour Disney Channel et Netflix. Dans The Perfect Date, il joue ainsi un tendre gigolo obligé de multiplier les identités pour plaire à toutes ses clientes. Et pour une part, il ne fait que prolonger dans The Recruit ses performances d’agent double séducteur.
Héros woke et gentil garçon
Mais ce sont moins ses capacités transformistes en tant que telles qui comptent ici que ce qui les motive. En effet, Noah Centineo appartient à la première génération d’acteurs qui a grandi dans des teen movies post #metoo. De fait, avant The Perfect Date, il n’est la star d’aucun de ses films. Le Garçon idéal, À tous les garçons que j’ai aimés, Sierra Burgess Is A Loser se concentrent avant tout sur leurs personnages féminins.
Dans ces scénarios woke, le meilleur ami du héros est toujours homosexuel et l’élue de son cœur n’est plus la blonde, mince, aux yeux bleus. Il n’est plus “galant ”de lui ouvrir la portière de la voiture et la question du consentement fait partie intégrante des conversations.
Sur cette nouvelle scène affective, Noah Centineo se détache en incarnant, au premier coup d’œil, une masculinité “à l’ancienne”, loin de l’androgynie radicale d’un Timothée Chalamet ou du corps-enfant d’un Tom Holland. Dans ses teen movies, il incarne toujours le “jock”, le capitaine de l’équipe de football et futur roi de la promotion. Et à ce titre, il doit prouver, plus qu’aucun autre, sa non-toxicité et ses convictions féministes. Peut-on encore aimer un quaterback ? Telle est la question.
Et telle est aussi la dramaturgie qui porte la carrière de Noah Centineo depuis sa première apparition. Son mètre quatre-vingts six musculeux, son regard mélancolique, son sourire pleines-dents, sa lèvre boudeuse, sa petite cicatrice au menton ne suffisent plus à emporter l’adhésion. Sa délicatesse se doit en plus d’être irréprochable – en toutes circonstances et quelle que soit la partenaire. Derrière les explosions et les trafics d’armes, c’est ce même recrutement amoureux qui se prolonge dans The Recruit. Et on ne se lasse pas de voir Centineo passer encore avec succès le test du gentil garçon.
The Recruit. Sur Netflix.
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