Héroine récurrente des teen movies cultes des années 80, Molly Ringwald était la petite chérie de l’Amérique durant toute cette décennie. Mais les années 90 se sont montrées plus cruelles pour sa carrière : au revoir les succès au box office et bonjour les films de seconde zone. Alors que le culte « The Breakfast Club » fête ses 30 ans cette année il est temps de se demander ce qu’est devenue Molly Ringwald.
Une enfant star
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Née à la fin des années 60 en Californie, Molly Ringwald fait ses premiers pas dans le showbiz à peine sortie du berceau. A six ans, elle enregistre un album de jazz avec son père musicien et à dix ans elle s’essaie au théâtre en interprétant le rôle titre de la comédie musicale Annie.
En 1979, à l’âge de onze ans, elle apparaît dans quelques épisodes d’Arnold et Willy. Son apparition séduit les producteurs, à tel point qu’ils la choisissent pour incarner l’un des rôles récurrents du spin-off de la série, Facts of life (Drôle de re pour la version française). Mais elle se fera finalement virer au bout d’une saison seulement.
Après cette mésaventure, la jeune actrice s’essaie à la chanson en prêtant sa voix sur plusieurs albums de Noël pour Disney. Il faudra attendre 1982 pour que son talent précoce soit reconnu par ses pairs. Sa prestation dans le film Tempête d’après une adaptation libre de la pièce de Shakespeare, où elle interprète la fille du très tourmenté John Cassavetes lui vaut une nomination aux Golden Globes. Est-ce cette prestation qui a tapé dans l’œil de John Hugues et qui a changé la face de la pop culture à tout jamais ?
La petite chérie de l’Amérique
A seize ans, elle interprète le rôle de Samantha dans Sixteen Candles (Seize bougies pour Sam), une jeune adolescente sensible dont l’anniversaire est oublié de tous, même de sa famille. Un véritable « drame » adolescent quand on sait qu’aux Etats-Unis la seizième année semble incarner celle du tournant ou du moins d’une étape à marquer d’une pierre blanche (cf. l’emission infernale sur MTV My Sweet Sixteen). Le film aurait aisément pu être une chronique adolescente superficielle et vide de sens mais le regard bienveillant de John Hugues et l’excellent choix de casting ont réussi à lui conférer une dimension profonde et humoristique.
Molly Ringwald incarne une alternative cool pour toutes les adolescentes américaines, ce n’est ni la pimbêche qui officie en tant que pom pom girl et petite amie du quarterback de l’équipe de foot (soit la Regina George de Mean Girls) ni la geek un peu moche et esseulée. Dans tous les teen movies dans lesquels elle apparaîtra par la suite, elle jouera une ado dans la même veine : sensible mais pas cruche, différente mais pas weirdo. Ses tâches de rousseur et ses yeux noisettes rendront dingues tous les garçons de l’époque (le racisme anti-roux n’était pas à la mode en ce temps-là) et les filles ne lui en voudront pas et chercheront même à copier son look si audacieux.
En d’autres termes, grâce à Sixteen Candles, Molly Ringwald devient la petite chérie de l’Amérique. En 1986, elle incarne à nouveau une lycéenne sous la direction de John Hugues dans Pretty in Pink (Rose Bonbon) aux côtés d’Harry Dean Stanton, James Spader et Andrew McCarthy, LE sex symbol et l’idole des jeunes de l’époque. Une fois de plus, le film est un énorme succès au box office, ainsi qu’un succès critique, et s’est vu affublé du label rouge « culte » quelques années après sa sortie.
LE film culte
Entre Sixteen Candles et Pretty in Pink, Molly Ringwald s’illustre avec ses copains du Brat Pack (un clin d’œil au fameux Rat Pack de Sinatra porté par une bande d’acteurs en vogue dans les années 80) dans The Breakfast Club, véritable sommité du film adolescent.
La bourgeoise (jouée par Molly Ringwald), le sportif (Emilio Estevez), le nerd (Antony Michael Hall), la folle (Ally Sheedy) et le délinquant (Judd Nelson) sont tous les cinq assignés à une journée de colle un samedi. A l’issue de cette journée ils en apprendront plus sur eux et sur leurs camarades qu’ils ne l’auraient jamais imaginé. Aujourd’hui encore, l’équilibre délicat entre comédie et gravité proposé par ce film reste peu trouvable au sein des teen movie US.
Depuis sa sortie en 1985, The Breakfast Club est devenu une référence incontournable de la pop culture américaine, dont l’influence se retrouve régulièrement dans tous les pans de l’entertainment américain.
Une carrière « originale »
Après avoir enchainé avec les films d’ados les plus populaires de l’Amérique, Molly Ringwald a joué en 1987 dans l’adaptation cinématographique du Roi Lear de Shakespeare par Jean-Luc Godard aux côtés de Peter Sellars, Leos Carax et Julie Delpy.
Oser parler d’un grand écart artistique relève alors de l’euphémisme…La légende veut que Molly Ringwald ait refusé le rôle principal dans Ghost, qui est donc revenu à Demi Moore, et a donc du s’illustrer dans bon nombre de téléfilms afin de continuer à vivre de sa passion.
Mais comme la vie est une fête elle retrouve la grande famille du cinéma français sur Enfants de salaud de Tonie Marshall en 1996. Anémone featuring Molly Ringwald : le cinéma est définitivement magique.
Le retour de hype tant attendu
Elle a renoué dans les années 90 avec son amour de la comédie musicale en jouant dans Cabaret puis a joué dans Mrs Tingle en 1999 et dans Not another teen movie en 2001 s’amusant ainsi de son statut d’icône du teen movie, avant d’enchainer avec des films de seconde zone.
Trente ans exactement après avoir joué dans The Breakfast Club, Molly Ringwald revient au premier plan en 2015, pour le plus grand bonheur de ses fans. Tout d’abord en tant que coach de vie de prestige dans les colonnes du quotidien anglais The Guardian où elle inculque aux lecteurs des conseils sur la vie et les relations amoureuses. Why not ?
Et enfin en tant que comédienne dans l’adaptation très attendue du cultissime dessin animé Jem et les Hologrammes, qui raconte les aventures de la rockeuse Jem et de ses copines, dans laquelle joue également Juliette Lewis. On a tellement hâte qu’on pourrait presque écrire une chanson.
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