Jupe d’écolière plissée, chemise blanche nouée au nombril, cheveux de jais et regard mutin et frondeur, c’est ainsi qu’est apparue Liv Tyler aux yeux du monde. C’était au début des années 90 dans un clip d’Aerosmith. On l’a ensuite vue dans des films d’auteurs et des blockbusters, avant qu’elle ne disparaisse peu à peu. Mais qu’est-elle devenue ?
Une fille de (mais de qui ?)
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On peut aisément qualifier la parenté de Liv Tyler de « royauté » du rock américain, l’actrice étant issue d’un alliage amoureux des plus prestigieux.
Sa mère est la mannequin Bebe Buell, bien connue dans le circuit rock des 70’s pour être la chef de file des groupies qui pullulaient autour des nombreux rockers de diamant de l’époque. Alors que Bebe (ça ne s’invente pas) entretenait une relation plus ou moins apocalyptique avec Todd Rundgren, qu’on ne remerciera jamais assez pour sa chanson Hello it’s me (franchement supérieure au Hello de Lionel Richie, soyons honnêtes), elle est tombée enceinte d’un certain Steven Tyler.
Oui, le même Steven Tyler qui officie en tant que chanteur aux lèvres charnues dans le groupe de rock Aerosmith. L’enfant, à savoir Liv, sera tout de même reconnue par Todd Rundgren, « l’officiel » de Bebe, mais le mensonge organisé finira par être révélé quelques années plus tard.
A l’adolescence, Liv rencontre Steven Tyler et comprend la supercherie. Comme dans un happy end hollywoodien, il la reconnaît officiellement comme sa fille, heureux, au final, d’accueillir une descendance au sein de sa nouvelle vie post-débauche.
Le mannequinat puis le fameux clip d’Aerosmith
Avec un physique béni des dieux et avec une mère dans le biz, Liv Tyler s’est en toute logique jetée à corps perdu dans le monde impitoyable du mannequinat alors qu’elle n’était qu’une jeune adolescente. Après quelques campagnes qui ne marqueront ni l’histoire de la mode ni sa carrière, elle finit par percer grâce à l’aide de son papounet.
Contre toute attente, Aerosmith connaît un retour de hype au début des années 90 après une certaine accalmie lors de la décennie précédente (la faute à une surconsommation de stupéfiants). C’est avec l’album Get a Grip que le groupe de Boston retrouve les faveurs du public grâce notamment aux singles Cryin’, Amazing et Crazy, portés par des clips depuis devenus cultes. C’est dans celui de Crazy que le monde entier découvre Liv et sa partner in crime Alicia Silverstone, toutes deux vêtues telles de jeunes écolières déjantées, bien plus cool et sexy que la version incarnée par Britney Spears quelques années plus tard dans le clip de Baby One More Time.
Les choses sérieuses : « le septième art »
Après avoir marqué à tout jamais la vie de millions de téléspectateurs adeptes de la chaine musicale MTV, c’est sur grand écran que Liv Tyler s’est illustrée. Tout d’abord dans des films indépendants comme Heavy (dont la BO est signée par Thurston Moore de Sonic Yourth) et Empire Records (un film « musical », tiens donc) puis dans une œuvre signée du grand Bernardo Bertolucci, Beauté Volée, à seulement 22 ans en 1996.
Véritable passeport pour la gloire ce rôle lui vaudra d’apparaître par la suite dans des productions plus importantes telles que That Thing You Do ! une comédie sur fond de rock 60’s aux côtés de Tom Hanks mais aussi dans le blockbuster Armageddon avec Bruce Willis et Ben Affleck. Pour sa prestation dans ce rôle elle est nominée à deux MTV Movie Awards et retrouve à nouveau son père dans le clip I Don’t Wanna Miss a Thing, ballade mielleuse qui tient de bande originale au film.
La jeune actrice aime manifestement alterner les grosses productions et les films d’auteur puisqu’on la voit ensuite dans deux films de Robert Altman : Cookie’s Fortune et Docteur T et les femmes (un bon gros navet des familles pas franchement représentatif de la filmographie d’Altman et qui comprend pourtant dans son casting Richard Gere, Helen Hunt, Farrah Fawcett et Laura Dern).
Au début des années 2000 elle a la lourde tâche d’incarner Arwen, la reine des Elfes, dans l’adaptation cinématographique du Seigneur des Anneaux sur toute la trilogie. Le succès est phénoménal : cumulés, les trois films engrangent près de trois milliards de dollars au box office mondial et permettent à Liv Tyler et à tout le casting de se faire nominer à un Screen Actors Guild Award for Outstanding Performance by a Cast. C’est une formule un peu longue mais qui ne manque pas de sens ni de panache.
Une carrière hybride et une réinvention à la télévision
Pourtant née sous les meilleurs auspices, force est de constater que la carrière de Liv Tyler a pris un tournant inattendu, pour ne pas dire décevant. Sans doute la faute à des choix de films qui semblent totalement irréfléchis.
Entre sa participation à des bouses monumentales telles que Jersey Girl avec son vieux camarade Ben Affleck en 2004 et à des films indés intéressants mais pas non plus géniaux comme Lonesome Jim de Steve Buscemi, sa carrière prend une tournure hybride voire bâtarde. Tant et si bien qu’elle se fait plus rare au milieu des années 2000.
En 2008 elle revient (pour payer les factures ?) au cinéma dans l’adaptation cinématographique de L’incroyable Hulk aux côtés de partenaires de prestige tels que Edward Norton, Tim Roth et William Hurt. Après sa participation au blockbuster et sans doute lassée par le cinéma et les échecs qu’elle connaît à répétition, Liv décide de faire comme son rocker de papounet chéri. Elle s’essaie à la chanson avec une reprise d’INXS, Need You Tonight, pour une publicité Givenchy dont elle est l’égérie. Comme on éprouve une certaine tendresse pour Liv, on dira de manière tout à fait consensuelle et bienveillante que le résultat est « intéressant ».
Mais il semble en tous cas important de stipuler que le monde de la musique n’a définitivement besoin que d’un seul membre de la famille Tyler.
Depuis 2014 elle a su se réinventer en tant qu’actrice télé dans la série semi fantastique The Leftovers sur HBO et rendre ainsi heureux de nombreux ados des années 90 de la retrouver chaque semaine.
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