Adaptation réussie d’une série anglaise nineties, avec Maria Bello en flic à chapeau.
Une série policière adaptée d’un format original anglais datant des années 90 et devenu depuis un classique ? A priori, Prime Suspect (Suspect n° 1 en VF) cumule les tares les plus évidentes de la télévision américaine majoritaire – manque d’originalité et absence de prise de risque. Sauf qu’à y regarder de plus près, sur la foi d’un pilote virevoltant et sec comme il faut, la réalité se révèle très différente. Loin des « séries à formule » classiques et formatées, Prime Suspect, qui se passe à New York, lorgne en pleine conscience du côté des grandes anciennes.
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« Notre héroïne ne s’excuse de rien, elle est le pendant féminin d’Andy Sipowicz, le bad cop de NYPD Blue », a expliqué la créatrice Alex Cunningham, qui sait de quoi elle parle puisqu’elle commencé sa carrière en écrivant des épisodes de la série policière mythique de Steven Bochco et David Milch. Depuis, elle s’était essayée à un tout autre registre en tant que bras droit de Marc Cherry sur Desperate Housewives. Très vive et souvent spirituelle, l’écriture de Prime Suspect s’en ressent et évite les dialogues techniques, voire lourdauds, des cop dramas ordinaires.
Maria Bello, revenue d’Urgences et d’A History of Violence de Cronenberg, y incarne l’inspecteur Jane Timoney, une bourrasque faite femme dans un monde de mecs – Helen Mirren tenait le rôle dans la version originale. Notre seul reproche ? Son Borsalino, pas vraiment seyant. Un détail, en somme. On espère que cette série âpre, soutenue bec et ongles par le nouveau boss de NBC, Robert Greenblatt (venu de la chaîne câblée Showtime), tiendra le choc face à une concurrence diabolique – The Mentalist et Private Practice. Pas gagné.
Olivier Joyard
Prime Suspect. A partir du 22 septembre sur NBC et en 2012 sur Canal+.
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