La première série française originale mise en ligne par Netflix manque de tout : d’inspiration, de style, de hauteur de vue.
L’histoire retiendra que, pour sa première incursion dans la fiction française – à visée internationale –, Netflix a choisi de consacrer du temps et de l’argent à Marseille, peut-être le plus franc ratage qu’il nous ait été donné de voir depuis longtemps. Ecrite par Dan Franck et réalisée par Florent-Emilio Siri, cette saga politique sur la Canebière, aussi surfilmée que vide de sens et de capacité à émouvoir, montre Gérard Depardieu et Benoît Magimel engagés dans une lutte de style père/fils sans merci.
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Le premier, en totale roue libre (mais qui reste la seule raison valable de jeter un œil à cette affaire), joue un politicien au bout du rouleau, maire de Marseille depuis vingt-cinq ans. Le second se glisse dans la peau d’un jeune loup qui a pour ambition de devenir calife à la place du calife.
Clichés du polar politique
La complexité de la récente Baron noir paraît bien loin. Entre trahisons, complots, alliances, mésalliances et trafics, la série se contente de scanner les clichés du polar politique. Elle ajoute un soupçon d’accent local raté, une dose de soleil brûlant, le tout arrosé d’un sexisme de base parfaitement vulgaire. Sommes-nous vraiment devant une série de 2016 ?
Après la lourde Section zéro d’Olivier Marchal, Marseille donne un peu plus de raisons de s’inquiéter des créations françaises les mieux financées, qui peinent à trouver la formule. C’est d’autant plus dommage que, souvent, les locomotives donnent le ton.
Marseille sur Netflix le 5 mai, sur TF1 le 12 mai
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