Bella Ramsey est le meilleur choix pour jouer Ellie dans la série phénomène “The Last of Us” sur Prime Video, et on vous explique pourquoi.
Adapter un jeu vidéo, c’est fatalement s’exposer aux avis bas du front d’une poignée de gamers toxiques. Avant même la diffusion du premier épisode de The Last of Us, c’est la distribution de la série qui avait été épinglée par des “fans” irrités.
En cause : le physique de sa jeune actrice, Bella Ramsey, jugé non conforme à son modèle dans le jeu par des gamers misogynes, n’hésitant pas à commenter et dénigrer l’apparence d’une adolescente de 19 ans sur les réseaux sociaux. N’en déplaise à ces haters nés avant la honte, le choix de Bella Ramsey dans le rôle d’Ellie est l’une des plus belles trouvailles d’une série qui en compte beaucoup.
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Made in HBO
Si The Last of Us fait actuellement tomber tous les records d’audiences de HBO, c’est une autre série archi-populaire de la chaîne câblée américaine qui a révélé la jeune actrice britannique. En 2016, alors âgée de 12 ans, Bella Ramsey incarne l’indomptable Lady Mormont dans Game of Thrones, jeune dirigeante de la maison Mormont à l’humeur invariablement mutine, dont la petite taille et l’allure enfantine induisent en erreur sur la dureté de son caractère et sa composition de cheffe de guerre inflexible.
D’une certaine manière, sa partition dans Game of Thrones portaient les germes du personnage qu’elle incarnerait sept ans plus tard dans The Last of Us : celui d’une enfant contrainte de grandir trop vite dans un monde en proie aux flammes, où grandir signifie avant tout survivre.
Après un passage par His Dark Materials, toujours chez HBO, et un rôle-titre dans Amandine Malabul, série tirée d’une saga littéraire young adult, Bella Ramsay incarne donc Ellie dans The Last of Us. Un rôle qu’elle aurait hésité à accepter, consciente de l’enjeu et des critiques auxquelles elle s’exposerait en incarnant un personnage de jeu vidéo adulé par des gamers facilement irritables – ce qui n’a n’a pas manqué.
Outbreak kid
Il n’aura fallu qu’un épisode à Bella Ramsey pour démontrer qu’elle avait parfaitement cerné son personnage : celui d’une outbreak kid, une ado née après la pandémie qui a décimé le monde, et qui n’a connu le monde que décimé. Une ado comme beaucoup d’autres, indocile, peu encline à l’autorité, qui aime les jeux de mots vaseux, jure beaucoup, rit aux éclats, exaspère parfois.
Une ado comme beaucoup d’autres ou presque, orpheline n’ayant connu du monde que ses zones de quarantaine et l’autorité fascisante d’un ersatz de gouvernement ; une ado qui a du apprivoiser le deuil et l’abandon trop tôt, une ado mystérieusement immunisée au virus qui a ravagé l’humanité et dont le sang devient soudainement providentiel.
Toute ces nuances – la colère rangée qui avoisine une énergie vitale débordante, l’insondable tristesse que jugule son goût pour les esclaffades, l’émotion prête à jaillir que dissimule une dureté de façade –, Bella Ramsey les fait siennes et incorpore au personnage sa féminité hors cadre, son allure androgyne, voire sa non-binarité (comme elle le signalait dans une interview donnée au New York Times). Une piste qu’effleurait déjà le jeu, qui n’a pas attendu son adaptation en série pour questionner la relation au genre ou les orientations sexuelles plurielles de ses personnages.
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