Conçue comme un écrin ouvragé pour le jeu flamboyant de l’acteur anglais, cette minisérie en cinq épisodes manque de finesse et de sensibilité.
Malgré un compte bancaire bien rempli et un sens de la répartie à toute épreuve, Patrick Melrose va mal. Hanté par des traumas infantiles, cet héritier mène une existence dissolue, alternant les aventures sans lendemain et la consommation de stupéfiants variés. Le décès de son père abusif le pousse à quitter le tunnel de la drogue pour remettre les pieds sur terre.
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Créée par le scénariste britannique David Nicholls, cette minisérie en cinq épisodes adaptée des romans autobiographiques d’Edward St Aubyn entreprend de défricher le passé trouble de son personnage principal et de suivre son chemin vers la lumière. Les tunnels d’hallucinations débouchent sur une satire de l’aristocratie anglaise, la dissection de la famille dysfonctionnelle dessine le portrait d’un écorché tragique… Si l’écriture et la mise en scène des épisodes sont ouvragées, la profusion des motifs à traiter en rend la digestion difficile.
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Le premier chapitre suit Patrick Melrose dans une errance picaresque reliant l’urne funéraire de son père aux dealers de Central Park. Plutôt réussi dans son équilibre tragi-comique, il peine à se défaire de ses influences cinématographiques, Trainspotting ou Inherent Vice en tête, et bride sa sensibilité dans une agitation permanente qui laisse peu de place à l’émotion.
Une composition survoltée aussi fascinante qu’épuisante
Consacré à l’enfance de Patrick, le deuxième chapitre prend la forme d’un huis clos dans une villa du sud de la France, peinturluré des couleurs criardes d’une reconstitution vintage. Si la façon insidieuse dont le pater familias déploie son emprise sur sa femme, son fils et leurs invités compose un récit de terreur domestique efficace, les correspondances entre les blessures de l’enfance et les angoisses de l’âge adulte sont tracées à trais épais.
Du boulevard de la drogue à la maison de fous, la série construit jusqu’ici des figures plus grandes que nature, incarnées par un casting trois étoiles. Dans la famille Melrose, le père (Hugo Weaving) est un psychopathe dissimulant ses actes sadiques derrière un raffinement doucereux, la mère (Jennifer Jason Leigh), une épouse dépassée noyant son désarroi dans l’alcool et les médicaments. Le fils, quant à lui, offre à Benedict Cumberbatch un rôle-somme qui semble conjuguer toutes les figures de sa carrière d’acteur, de Sherlock Holmes à Doctor Strange, en une composition survoltée aussi fascinante qu’épuisante.
Patrick Melrose Avec Benedict Cumberbatch, Hugo Weaving, Jennifer Jason Leigh, le samedi à 21 h, Showtime
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