Le retour de « Star Trek » sur les écrans de télévision fin septembre avec « Discovery » se double d’une parodie opportunément concoctée par Seth MacFarlane. Mais il y a peu de chances pour que « The Orville », totalement ringarde, fasse de l’ombre à son modèle. (Spoilers)
Cet article contient des révélations sur la série The Orville.
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On avait adoré Seth MacFarlane, animateur et scénariste surdoué désormais quarantenaire jovial, pour ses séries animées Les Griffin (Family Guy), American Dad et The Cleveland Show, radiographies acides de la société américaine par le truchement de familles déglinguées. On avait pu sourire devant l’humour régressif des deux Ted, contes potaches sur la difficulté d’être adulte magnétisés par un ours en peluche aussi trash qu’attachant. Et on avait poliment oublié The Winners et Dads, ses deux séries live un brin embarrassantes.
Dans l’espace, personne ne vous entendra bâiller
C’est malheureusement à cette dernière catégorie que se rattache The Orville, parodie assumée de Star Trek opérant la rencontre du space opera et de la sitcom dans l’habitacle d’un vaisseau éponyme piloté par MacFarlane himself. L’homme orchestre, qui a délégué la réalisation du pilote à son ami Jon Favreau (Iron Man 1 et 2), y incarne Ed Mercer, capitaine fraîchement divorcé qui choisit de se lancer dans les étoiles pour fuir sa vie passée. La carcasse volante qu’on lui a confiée n’est cependant pas de toute fraîcheur, et son équipage de bras cassés se voit complété par l’arrivée surprise de son ex-femme au post de seconde.
Ce qui frappe en premier lieu dans ce pastiche à-priori prometteur d’un monument de la pop culture est son absence totale de rythme. Empêtré entre enjeux vaporeux et séquences à l’indolence robotique, le pilote déroule par dessus la jambe la première mission de ses aventuriers de l’espace, détournés vers une planète-laboratoire par des scientifiques dépassés par l’ampleur de leurs expérimentations. Malgré un second degré affiché et en dépit de moyens limités, les créateurs du show tentent quand même de mettre en boîte avec le plus grand sérieux des séquences d’action et des ballets aériens dont la laideur renverrait bien des fans films au rang de chefs d’œuvres d’inventivité visuelle.
Un sens de l’humour porté disparu
Cette volonté de tutoyer les formes du modèle dilue totalement l’impact comique de The Orville, et le réduit à des échanges de vannes embarrassantes débitées sans aucune conviction au sein de situations calibrées comme des produits de supermarché. Où sont passés le goût de l’absurde, le sens du contrepoint et le mauvais esprit de Seth MacFarlane, d’habitude prompt à s’aventurer à la lisière de malsain, à oser le pas de trop réjouissant et irrévérencieux ? À l’heure où les blockbusters de science-fiction ont intégré l’humour dans leur ADN et se livrent volontiers à l’auto-parodie (Les Gardiens de la galaxie, Thor…) l’entreprise comico-spatiale de notre funny dad préféré paraît bien vaine, et se révèle être un beau crash galactique.
The Orville, tous les dimanche sur FOX.
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