L’actrice et réalisatrice expatriée à Los Angeles filme des femmes mûres, vibrantes, loin des clichés sur les MILF. La bonne surprise de la rentrée.
Les comédies françaises traversent décidément une passe intéressante. Après les zones novatrices explorées par Ovni(s) il y a quelques mois, cette rentrée accueille toujours sur Canal+ – mais en coproduction avec Netflix – les fines folies de Julie Delpy. Située à Los Angeles où l’actrice et réalisatrice réside depuis longtemps, On the Verge coche pourtant a priori les cases les plus attendues.
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La créatrice y raconte la vie de quelques couples d’ami·es quadras, voire au-delà, mettant en avant des femmes qui explorent les limites de leur vie cossue, avec des enfants plus du tout en bas âge mais restant à charge, des soucis de couple liés au manque de sexe, et une peur de vieillir qui grandit à vue d’œil.
Delpy incarne elle-même le personnage principal, une cheffe préoccupée par l’idée de ne pas rater les trains de la modernité, qu’elle joue avec la distance à la fois énergique et épuisée qu’on lui connaît.
Humain·es en crise
Pour sa première série, la Française maîtrise étonnamment les codes du genre, loin de proposer un “long film” (expression pour laquelle nous demandons un moratoire) mais plutôt douze épisodes agréablement ciselés, qui gagnent en profondeur à mesure que l’on avance dans la saison. Il y a du travail et cela se voit.
Ici, un épisode très sitcom peut être consacré à la déjection d’un chat qu’il faut absolument cacher à son mari – lequel, joué par Mathieu Demy, hait les félins – et un autre aux affres de la communication sur les réseaux sociaux, avec à chaque fois la bonne approche, d’une légèreté jamais anecdotique.
À ces portraits d’humain·es en crise s’ajoute aussi un autre, plus discret, celui d’une ville de Los Angeles dont Delpy sait faire ressortir à la fois la beauté ensoleillée et le caractère intensément nostalgique. Voilà assurément la bonne surprise de la rentrée.
On the Verge de Julie Delpy avec elle-même, Elisabeth Shue. Sur Canal+ à partir du 6 septembre
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