Pour célébrer Halloween comme il se doit, voici quelques séries à (re)voir la nuit du 31 octobre.
Qui a dit que les séries étaient à la traîne en matière d’horreur ? Si le premier film d’épouvante remonte aux premiers temps du cinéma, à Méliès et son fantastique Manoir du Diable en 1896, suivi par Murnau, Browning ou encore Epstein dans les années 1920 et 1930, il est certes plus difficile de nommer un·e pionnier·ère en ce qui concerne les séries.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Pourtant, la production actuelle, boostée par les plateformes de streaming, nous donne des exemples par dizaines de séries où l’horreur est présente voire capitale. Nous vous avons donc concocté un top 10 des séries d’horreur. Certainement pas les plus terrifiantes jamais créées, mais sûrement les plus légendaires.
1. Alfred Hitchcock présente d’Alfred Hitchcock (1955-1962)
Quand le maître du suspens s’attaque au petit écran : plus de 200 épisodes au cours desquels des hommes trompent leur femme, des femmes assassinent leur mari, des cuisinières empoisonnent leur patron. Préfigurant Psychose (1960), son format carré, son unité de lieu et son goût pour la chute spectaculaire, cette série a fait entrer Hitchcock dans le foyer de millions d’Américain·es. On se souviendra également de la mise en scène du cinéaste en présentateur de son propre programme, sa silhouette apparaissant au son de la Marche funèbre d’une marionnette de Gounod en début de chaque épisode.
2. Les contes de la crypte de William M. Gaines (1989-1996) :
Anthologie d’histoires horrifiques sans lien les unes avec les autres, Les Contes de la crypte a instauré un standard de la série d’horreur dans les années 1990 : contés par un mort-vivant décharné et squelettique, chaque épisode détient son lot de démembrements, de décapitations, de mutilations en tout genre. Adepte d’humour noir, la série a marqué son époque par son kitsch et la quantité d’acteur·rices célèbres qui sont devenu·es victimes le temps d’un épisode : Demi Moore, Joe Pesci, Patricia Arquette, Brad Pitt…
3. X-Files de Chris Carter (1993-2002)
Deux agents du FBI, Fox Mulder et Dana Scully s’intéressent aux dossiers classés X, des affaires irrésolues liées à des phénomènes paranormaux. En parallèle, Mulder enquête sur la disparition de sa sœur, Samantha, disparue dans des circonstances étranges quelques années plus tôt. Le scepticisme de son héros et l’attirance de son héroïne pour l’inexplicable, l’impossible, l’irrationnel ont fait de David Duchovny et Gillian Anderson un duo mythique de la télévision. Le kitsch des effets de mise en scène a contribué à la popularité de la série, dont nous pouvons tous encore siffler le générique sans faute.
4. L’hôpital et ses fantômes de Lars Von Trier (1994-1997)
Dans le plus grand hôpital du Danemark nommé le Royaume, patient·es et soignant·es découvrent un monde inattendu, surnaturel et mystique : la rencontre du Dogme95 avec le cinéma de genre, le tout filmé dans un sépia verdâtre qui rappelle les marécages qui servent de fondation au Royaume. Lars Von Trier signe une série horrifique où monstres et humains se côtoient et se mêlent, et où un étrange humour noir parvient tout de même à s’infiltrer. La troisième saison de la série est actuellement en cours de réalisation, plus de 20 ans après la saison 2.
5. The Walking Dead de Frank Darabont et Robert Kirkman (depuis 2010)
Adaptée de la bande dessinée du même nom de Robert Kirkman, cette série d’anticipation dystopique nous plonge dans un monde où une épidémie incontrôlable a transformé les humains en morts-vivants. Rick Grimes, réveillé d’un long coma, découvre ce monde terrassé par la mort et la contagion, dans lequel chacun·e lutte pour sa survie et celle de ses proches. Forte de ses 11 saisons, la série s’est imposée comme l’emblème de la série de morts-vivants.
6. American Horror Story de Ryan Murphy (depuis 2011)
Construite en saisons indépendantes, la série créée par Ryan Murphy explore des lieux mythiques du cinéma d’horreur – l’asile psychiatrique, le cirque, l’église… embauchant les mêmes comédien·nes. Saison après saison, la série parvient ainsi à créer un réseau de personnages et de récits horrifiques où fantômes du passé côtoient monstres du présent. Portée par Jessica Lange, Evan Peters et Sarah Paulson, American Horror Story mêle gore et fantastique, fantômes et vampires, devenant ainsi une des séries d’horreur les plus populaires et des plus innovantes de ces dix dernières années.
7. Hannibal de Bryan Fuller (2013-2015)
Axée sur les années pré-Dragon Rouge du célèbre psychiatre cannibale, la série de Bryan Fuller a fait de Lecter un homme séduisant et complexe, aux désirs troubles et aux motivations macabres. Le tandem Mikkelsen/Dancy donne toute son ambiguïté à cette histoire de séduction d’un policier par un psychiatre, qui se révèle être la cible du premier. Bien loin de la vision de Jonathan Demme dans Le Silence des agneaux (1991), ici Lecter est un homme séduisant qui dévoile, dans cette chasse à l’homme, sa propre intériorité.
8. Penny Dreadful de John Logan (2014-2016)
Nommée en hommage aux revues de contes d’horreur vendues dans la rue pour un penny, la série de John Logan met en scène des menaces invisibles et des pouvoirs ensorcelants. Eva Green, l’égérie gothique de Tim Burton, y combat une force mystérieuse qui tue et terrorise les riverains à l’aide de pouvoirs magiques. On y croise notamment le Dr Frankenstein et sa créature ou encore Dorian Gray, héros d’Oscar Wilde, chacun injectant un ton fantastico-horrifico-glamour dans cet univers obscur et brumeux qu’est le Londres de l’époque victorienne.
9. The Haunting of Hill House de Mike Flanagan (2018-2020)
Dans les années 1980, les Crain s’installent à Hill House dans l’optique de rénover la maison. Mais peu après leur installation des événements inexpliqués bouleversent leur vie jusqu’au décès mystérieux de la mère. 30 ans plus tard, le père et ses cinq enfants décident de revenir sur les lieux. Reprenant les codes de la maison hantée, Mike Flanagan livre un récit horrifique où la mélancolie et le regret occupent autant de place que la peur. Ici, on conjure les démons en les confrontant et non en les fuyant.
10. Lovecraft Country de Misha Green (2020)
Croisement entre fable politique sur le racisme et récits d’horreur où des monstres tout droit sortis des aventures de l’écrivain Lovecraft s’attaquent aux héros, Lovecraft Country traverse l’Amérique des années 1950 en compagnie de trois Africains-Américains, dont l’un est à la recherche de son père disparu. Ici c’est l’Amérique des lois Jim Crow, de la ségrégation et des lynchages (comme celui d’Emmett Till) dont il est question. Flirtant avec la série B, la série démontre sous ce vernis divertissant que le monstre est une figure politique.
Bonus (trop dur de choisir) : quand les séries flirtent dangereusement avec le genre
- Twin Peaks de David Lynch (1990-2017)
Qui a tué Laura Palmer ? C’est la question qui obsède Dale Cooper, agent du FBI dont l’enquête sur la mort de la jeune lycéenne va le mener dans des zones sombres et inattendues de la ville légendaire de Twin Peaks. Frôlant l’horreur comme elle frise avec le fantastique ou même l’absurde, la série a ouvert la voie à d’autres séries bien plus archétypales, hypnotisant son·sa spectateur·rice avec une mise en scène glaçante et une bande originale inoubliable. La troisième saison amorcée presque 30 ans après la deuxième, n’a fait que confirmer le talent lynchien pour le mystère ensorcelant.
- Buffy contre les vampires de Joss Whedon (1997-2001)
Série de tous les ados, Buffy suit le parcours d’une jeune tueuse de vampires, élue pour lutter contre les forces du Mal. Métaphore brillante et hyper référencée de l’adolescence féminine en pleine mutation, la série a su pasticher tous les genres de l’horreur, suscitant la fascination du grand public comme la validation des milieux élitistes. Mention spéciale pour l’épisode Un Silence de mort, tourné en grande partie sans parole, la musique seule accompagnant les personnages dans ce conte noir à la portée symbolique.
{"type":"Banniere-Basse"}