L’acteur culte d’ »Urgences », Noah Wyle, alias Carter, revient dans une série d’aventures. Il nous raconte ses belles années à l’hôpital du Cook County.
Sa bouille de premier de la classe prêt à tout pour faire oublier ses bonnes manières nous a suivis pendant les 255 épisodes d’Urgences auxquels il a participé – sur 331 existants–, ce qui a fait de lui l’acteur le plus présent dans cette série majeure. En pleine promo de l’amusante Flynn Carson et les nouveaux aventuriers, il a accepté de répondre à nos questions sur son glorieux passé.
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Urgences s’est terminée en 2009. Vous n’en avez pas assez qu’on vous y ramène toujours ?
Noah Wyle – J’adore parler d’Urgences. Ça a été une partie tellement importante de ma vie. Le vingtième anniversaire de la diffusion du premier épisode a eu lieu en septembre, presque en silence, j’ai juste été interviewé pour un docu que je n’ai même pas vu. Certains d’entre nous se sont appelés ou se sont envoyé des textos. On ne regarde pas toujours en arrière. Mais quand c’est le cas, une fenêtre s’ouvre sur un territoire riche et englobant. Je vois bien qu’ici en France vous ne vous en êtes toujours pas remis !
Revoyez-vous parfois la série ?
Ma femme a neuf ans de moins que moi. Quand on a commencé à se fréquenter, elle a voulu tout rattraper. Parfois, j’arrivais dans la pièce et je regardais une scène dont je me souvenais de chaque détail, même la différence entre la prise choisie et celles où j’avais essayé d’autres options. Parfois, je ne me rappelais de rien, même pas d’avoir été là, comme si un autre s’agitait à l’écran. Devant mon travail dans les premières saisons d’Urgences, je suis indulgent. A l’époque, j’étais très critique. J’aimerais revoir le pilote de la série et observer ce petit mec de 23 ans qui tentait de voler la scène à chacune de ses apparitions. C’était subtil mais intentionnel. Je savais que j’avais le meilleur personnage, avec le parcours le plus ample. Celui du type qui commence très bas en terme de confiance en soi mais qui travaille beaucoup. Comme lui, j’avais beaucoup de choses à défendre. J’avais faim.
Pour l’incarner pendant quinze ans, vous aviez forcément des points communs avec John Carter.
J’ai sans doute obtenu le rôle car John Wells (showrunner des six premières saisons – ndlr) a perçu cela. Carter était né avec une cuillère d’argent dans la bouche et même si ce n’était pas mon cas j’ai eu beaucoup de mal à dépasser les privilèges de ma naissance – mon père était ingénieur. Je me suis toujours entouré de gens dont je pensais qu’ils pouvaient me menacer ou être plus légitimes que moi. Si je les impressionnais, alors cela voulait dire que je méritais ma place. Avant d’obtenir l’approbation du Dr Benton, Carter ne pouvait pas se voir comme un homme. C’était l’opposé de la dynamique raciale en vigueur à la télé : ici, un Blanc recherchait l’approbation d’un Noir.
Urgences était une série politique et sociale.
Tout était équilibré entre les aspects sociaux et l’action permanente. Cela reflétait le talent des scénaristes. La série a été meilleure, disons dans ses cinq premières saisons, quand des personnalités singulières, capables de s’affronter, cohabitaient dans la salle d’écriture. Quand un scénariste important s’en allait, parce qu’il avait d’autres projets ou parce qu’il s’engueulait avec le boss, il était remplacé par un autre plus jeune et plus impressionnable. Urgences n’a pas gardé la même dynamique personnelle et intime durant ses quinze saisons. Après un certain temps, la série n’avait plus le même coeur, même si beaucoup de belles choses s’y passaient encore.
propos recueillis par Olivier Joyard
Flynn Carson et les nouveaux aventuriers A partir du 14 mars, 20 h 45, Syfy à voir les téléfilms Les Aventures de Flynn Carson les 28 février et 7 mars, 20 h 45, Syfy
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