En scrutant la vie intime des habitantes d’un immeuble, la série s’offre comme une collection d’instantanés dont la légèreté de touche confine à l’anecdotique.
Un immeuble, c’est comme un empilement de petites boîtes dont les occupant·es, si proches physiquement, ne se croisent jamais – ou si peu. On peut y dormir à deux doigts d’un inconnu, rêver à l’unisson du voisin de palier et aimer dans le secret d’un mur mitoyen sans que n’éclatent nos bulles d’intimité. Soutenue par Diastème à l’écriture, Emma de Caunes a ouvert ces boîtes et y a trouvé neuf femmes confrontées à leur désir, qu’il soit mélancolique ou fantasmé, délié ou inavoué.
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Sous la forme d’épisodes d’environ dix minutes dont l’action s’écoule en temps réel, Neuf Meufs s’offre comme une collection d’instantanés chevillés aux corps et aux affects des actrices qu’ils scrutent. Une infirmière fait déborder sa baignoire pour attirer un voisin séduisant ; une fille questionne sa mère sur sa vie sexuelle ; un couple séparé couche ensemble pour la dernière fois… Chaque portrait tente d’accrocher quelque chose de la persona de son sujet tout en ouvrant son cadre à des glissements sensibles.
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La plupart d’entre eux voient hélas leurs couleurs se diluer dans un script prévisible ou une mise en scène trop appliquée, quand la légèreté de touche qui préside au projet touche parfois à l’anecdote. Confinées dans un carcan trop étriqué, les solitudes finissent par vibrer dans le vide et les désirs débordent sans pour autant faire désordre. On aurait aimé, comme le fait le voisin interprété par Philippe Katerine, se faufiler dans ces appartements non pour toiser une intimité qui vacille, mais pour y nouer la nôtre et tisser une ligne commune entre ces fragments disparates : autrement dit, abattre quelques cloisons pour que l’air circule.
Neuf Meufs sur Canal+ à partir du 15 février
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