On sait enfin comment est mort Jack Pearson, le père modèle de This Is Us. Après l’émotion et les pleurs, que va-t-il se passer ?
En deux épisodes diffusés coup sur coup, This Is Us a répondu au mystère que ses fans énamourés tentaient d’élucider : les circonstances de la mort de Jack, père de famille exemplaire et fissuré, en 1998. Tout le monde savait depuis le début de la série que ce personnage central allait mourir – spoiler : il est décédé après son exposition à des fumées lors d’un incendie dans la maison familiale.
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Pour être plus précis, tout le monde savait qu’il était déjà mort, même si encore en vie à l’écran. Dans sa structure de mélo éclaté sur plusieurs générations, entres les eighties et aujourd’hui, une partie de This Is Us se déroulait déjà dans un monde sans Jack, et une autre avec lui : il était déjà son propre fantôme.
La mort de Lucy Knight
La mort d’un personnage de série n’est jamais légère. Elle suppose une violence et un deuil, quand la fiction s’étire au rythme de nos vies. L’accident de Derek Shepherd dans la onzième saison de Grey’s Anatomy a provoqué des torrents de larmes, toujours pas sèches. Le souvenir de Will Gardner dans The Good Wife a hanté l’héroïne jusqu’au bout.
Urgences était peut-être la meilleure pour nous serrer le cœur : Mark Greene, l’un des personnages principaux, a quitté la scène après une longue maladie, mais le plus déstabilisant fut le décès de l’externe Lucy Knight dans la sixième saison, poignardée sans que personne n’ait rien vu venir, sans qu’on ne puisse imaginer la fiction sans elle. Un choc si puissant qu’il reste l’un des déchirements les plus forts de l’histoire des séries.
Une mauvaise blague
La mort de Jack Pearson poursuit cette tradition et la transforme. L’acteur Milo Ventimiglia l’a annoncé : le père de famille (un peu trop) idéal apparaîtra encore, même après son enterrement. Nous ne ferons sans doute jamais son deuil définitif. Ici, rien ne part vraiment en cendres, c’est la grandeur de cette série. Et sa possible limite sur le long terme ?
Après l’incendie fatal et l’annonce (très belle, en quelques minutes suspendues) de la mort de Jack, vue à travers les yeux de sa femme, l’épisode consacré aux jours suivants le drame a été l’un de plus faibles de la série, éloge prévisible du pater familias. La mort d’un autre père, celui de Randall, conjuguée au présent de la narration, nous avait autrement secoués à la fin de la première saison.
Cette fois, quelque chose a sonné faux, comme dans ce flash-back où Jack explique à sa femme qu’elle va “vivre pour toujours” – une façon un peu théorique de parler de lui-même. Dans quinze ans, nous ne nous souviendrons sûrement pas du moment de sa mort comme autre chose qu’une mauvaise blague. Le papa gaga est allé rechercher le chien de sa petite fille dans les flammes. Et c’est plutôt con de mourir comme ça.
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