Une nouvelle comédie de fille, à la fois romantique et dépravée : la bonne surprise de la rentrée américaine s’appelle « The Mindy Project ».
C’est devenu une habitude. L’année dernière, la meilleure nouvelle comédie diffusée sur un network américain mettait en scène une fille de 20 ans et des poussières en pleine remise en question (New Girl), avant que la bien nommée Girls n’égaie subtilement le printemps sur HBO grâce à une bande de copines larguées dans un New York en crise. Cet automne, la vague des filles passionnantes continue puisque The Mindy Project s’est imposée en une poignée d’épisodes comme la sitcom la plus prometteuse du moment.
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Son point de départ ne casse pourtant pas des briques : une jeune obstétricienne connaît par coeur toutes les répliques de Nuits blanches à Seattle mais ne parvient pas à vivre en vrai des aventures aussi folles que celles de Meg Ryan. Jusqu’où sa quête d’absolu la mènera-t-elle ? Ce type de personnage néogeek, accro à la pop culture et un peu handicapé dans ses relations sociales, a envahi les comédies (romantiques ou non) depuis plusieurs années, au cinéma comme à la télévision. La figure ultime de cette tendance est un garçon, le magnifique Abed de Community, qui utilise les références encombrant sa tête pour essayer d’atteindre le bonheur.
L’allumée de The Mindy Project ne possède pas encore sa puissance théorique et émotionnelle, mais a heureusement d’autres atouts. À commencer par son interprète principale, qui dirige également l’écriture de la série (sur le modèle de Lena Dunham, créatrice de Girls) et en a inventé le concept. Mindy Kaling a 33 ans, 1,8 million de followers sur Twitter, des origines indiennes, ce qui fait grand bruit dans la presse car elle est la première Indo-Américaine à tenir sur ses épaules une série télé made in USA.
http://www.youtube.com/watch?v=j0atkuby1SY
Les amateurs de comédies nouveau genre la reconnaîtront comme un second rôle familier aperçu dans des productions souvent respectables, voire au-dessus du lot. La brunette est apparue dans Curb Your Enthusiasm, les films 40 ans, toujours puceau, Sex Friends ou encore le très beau 5 ans de réflexion cet été. Les sériephiles l’identifieront à la méchante sitcom The Office, où elle est entrée comme scénariste à l’âge de 24 ans, avant d’incarner le personnage évasif de Kelly Kapoor. Miss Mindy a aussi effectué un court détour par la mythique émission satirique Saturday Night Live.
Étudiante, elle en analysait paraît-il avidement les retranscriptions pour apprendre à écrire un bon gag. C’est peu de dire que Mindy Kaling a rarement incarné la voix de la raison au cours de sa jeune carrière. Et tant mieux. Sa foi en la démesure et les comportements borderline fait merveille dans The Mindy Project, où elle semble poursuivre avec la plus grande application un but louable : dessiner un autoportrait impudique et aussi piquant que possible, dans un contexte grand public extrêmement contraignant. Plus salace que Charlie Sheen mais simultanément ultraromantique, elle promène sa silhouette anti-mannequin et ses désirs envahissants sans aucun complexe.
Le premier épisode, rythmé par l’irrésistible tube Bad Girls de M.I.A., est l’une des tentatives comiques les plus ébouriffantes de l’année, une hypothèse de sitcom revisitée à coups de blagues sur le sexe de Michael Fassbender et de joutes avec des garçons qui luttent pour tenir le rythme. Même si le deuxième épisode n’était qu’à moitié réussi (la diffusion sur NBC n’autorise pas tout), The Mindy Project a tout de l’attrape-coeur potentiel. Son héroïne ne peut s’empêcher de penser à l’amour et au sexe matin, midi et soir. Et si bientôt on ne pouvait plus se passer d’elle ?
The Mindy Project chaque jeudi sur NBC.
Disponible sur iTunes
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