Inspirée du Tumblr du même nom, la websérie créée par Angela Soupe a été mise en ligne le 16 janvier sur la plateforme « Studio 4.0 » de France 4. Douze épisodes de pur plaisir, portés par un format moderne et un scénario à l’humour cynique qui se joue de tous les tabous.
Attention : regarder un épisode des Textapes d’Alice pourrait gravement nuire à votre productivité. Un épisode de 5 minutes : voilà tout ce qu’il suffit pour devenir complètement accro à cette nouvelle websérie, mise en ligne depuis jeudi 16 janvier sur la plateforme de web-fiction « Studio 4.0 » de France 4. Et encore, le premier épisode est bien en dessous des onze autres.
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Les Textapes d’Alice est directement inspirée du Tumblr du même nom, créé par Angela Soupe il y a deux ans. Au départ partie vers le journalisme, la scénariste a finalement intégré la nouvelle – et très prisée – formation « séries TV » de la Fémis en 2013. Le Tumblr, qui en est déjà à sa troisième saison, est un florilège des meilleurs échanges (SMS, chat, boîte mail de sites de rencontre) entre le personnage d’Alice, ses amis et les protagonistes qui croisent sa route au détour d’un tweet.
La série qu’on attendait sur le Web
La websérie, elle, reprend une partie des vannes et seulement quelques personnages du Tumblr (question de budget) et les met en scène dans la vie de tous les jours, filmés à la première personne en caméra subjective, de sorte que l’on ne voit jamais à quoi ressemble Alice. C’est d’ailleurs Angela Soupe qui s’est mise dans la peau de son personnage pour le tournage. « Sauf pour la scène de la baignoire, là j’ai pas osé« , précise-t-elle en riant.
Les Textapes d’Alice a tout de la série que l’on attendait sur le Web. Irrévérencieuse (« j’ai rêvé que John Galliano se faisait mettre par un juif« ), moderne, hilarante et cynique, elle touche tous ceux qui se reconnaissent dans la « Génération Y« , ou comme l’appelle David Pujadas, la « Génération Quoi ».
De la fiction à 98%
Pourtant, la série n’est pas un copier-coller des conversations recensées sur le Tumblr du même nom : certains personnages ont évolué, notamment en fonction des acteurs choisis pour le rôle. Don Draper, alias « Don Trader » dans la série (question de droits d’auteurs) y est beaucoup plus méchant que sur le site. Mais loin d’être un problème pour sa créatrice :
« C’est un mec beaucoup plus attachant dans le Tumblr. Dans la série, on dirait un espèce de méchant de cinéma. Je trouvais ça hyper drôle de le changer ! »
En comptant les différentes étapes, de la rédaction du blog en passant par l’écriture des scénarios pour la websérie, le casting, le jeu des acteurs et leurs improvisations, le produit final diffusé sur France 4 ne ressemble au final qu’à « 2% » de la vie de sa créatrice. On se disait bien qu’avoir une vie aussi drôle et cynique, ça ne pouvait pas exister en vrai.
Des SMS incrustés à l’écran et une grande liberté éditoriale
C’est notamment grâce à la liberté offerte par France 4 que la série est si réussie. « Bien sûr, c’était effrayant de signer un contrat« , confie Angela Soupe, « Mais j’ai l’impression d’avoir fait ce que je voulais, je suis sentie hyper bien dans l’écriture. [A France 4], ils se disent qu’on est sur le Web, alors on peut faire ce qu’on veut ». Une ode à la liberté des Internets à faire rougir un NyanCat.
Autre grand atout de la série : ses multiples formats et ses incrustations de conversations SMS sur l’écran pendant que les personnages parlent. De quoi profiter de tout ce qu’il se passe dans la tête de la protagoniste, sans jamais avoir recours à la voix-off, un outil difficile à manier et un peu daté.
En lançant « Les Textapes d’Alice« , France 4 met la barre très haut en matière de websérie de qualité qui ne peut que réussir à parler à une génération à qui, comme le dit Alice, « les likes font plus d’effet que les cunnilingus« .
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