Quelques-uns des rendez-vous séries qui nous font le plus envie pour 2015.
Better Call Saul
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Comment survivre à un succès aussi phénoménal que celui de Breaking Bad ? Interrogé sur ses projets à la fin des aventures de l’antihéros ultime Walter White en 2013, le créateur Vince Gilligan avait levé un voile sur sa méthode en vue d’accomplir son deuil : remonter en selle le plus vite possible afin de profiter de la vague qui le porte – et tant pis pour le sommeil, qui pourra attendre une autre vie.
Moins d’un an et demi plus tard, voici donc Better Call Saul, un spin-off de Breaking Bad centré sur le personnage secondaire le plus fou et le plus intéressant de la série originale, l’avocat véreux Saul Goodman. Le remuant acteur Bob Odenkirk reprend son rôle, mais pas dans la continuité temporelle du précédent. Cette fois, l’histoire se déroule en 2002, quelques années avant la mutation tragique de son futur client.
Depuis son bureau vaguement miteux, vaguement mégalo, Goodman galère déjà lourdement à Albuquerque, Nouveau-Mexique, où il tente à tout prix d’éviter de fréquenter les tribunaux. Une contradiction avec le métier qu’il exerce ? Pas forcément pour ce type étrange et finalement complexe, qui préfère régler les problèmes dans l’ombre et faire profiter de son bagout à des clients ou à des interlocuteurs plus variés que les seuls juges ; pour autant que ceux-ci soient incapables de le mettre en défaut.
Il y a des tonnes de raisons de vouloir contredire et coincer Saul Goodman, un homme porté par un goût violent du mensonge. Mais il reste difficile, voire impossible de le détester vraiment. Sa motivation à sortir ses clients de la situation dans laquelle ils se sont mis semble évidente, sa détresse existentielle aussi. Gesticuler autant cache une noirceur définitive qui ne peut qu’attirer la sympathie. Parmi les autres personnages attendus dans la série, on trouve l’homme de main et enquêteur privé Mike Ehrmantraut (Jonathan Banks) mais aucun membre majeur du casting – ni Walter White, ni son acolyte Jesse Pinkman – sauf pour d’éventuels caméos.
Côté scénario, Vince Gilligan s’est associé à Peter Gould, membre éminent de la salle d’écriture de Breaking Bad pendant cinq saisons. Ce dernier a d’ailleurs façonné le personnage au départ (Saul Goodman est apparu dans le huitième épisode de la saison 2) et pris en charge de manière systématique l’écriture de ses scènes. Gould occupe maintenant la place de showrunner sur Better Call Saul, même si Gilligan ne se tourne pas les pouces.
En plus de former son ex-protégé à l’art de diriger une série, l’homme à la moustache vintage a lui-même réalisé le pilote. Selon quels principes ? Un imaginaire visuel et narratif assez proche de la série originale (lenteur, humour noir, attention maladive aux détails) même si l’univers du récit n’a rien d’un copier/coller. De manière assez intéressante, alors que Saul Goodman fait plutôt office de personnage comique dans Breaking Bad, l’acteur Bob Odenkirk s’est laissé aller à une confidence en expliquant à la presse l’ADN de la série : “85 % drame, 15 % comédie.” Est-ce 100 % vrai ? A confirmer dès le mois de février.
Better Call Saul le 8 février sur AMC, au printemps sur Netflix
Et aussi :
Ballers
Dwayne Johnson et Mark Wahlberg ont joué ensemble dans le bodybuildé No Pain No Gain en 2013. Les revoilà dans une comédie située dans les coulisses du foot américain – sportifs, agents, fans… Le premier joue un ancien athlète, le second produit la série. Imaginée par des membres de l’équipe d’Entourage, Ballers se passe à Miami et pourrait offrir à son acteur principal une nouvelle occasion de marquer des points-crédibilité. Après tout, c’est HBO qui diffuse et Peter Berg (Friday Night Lights) qui réalise le pilote.
en juin sur HBO et OCS
The Wire, l’intégrale en Blu-ray
Plongée à pic dans les ghettos de Baltimore, la plus grande série des années 2000 (de tous les temps ?) n’a rien d’une nouveauté. Pourtant, son édition en version remastérisée et recadrée pour épouser les écrans 16/9 d’aujourd’hui crée l’événement – The Wire avait été tournée à l’origine dans un format 4/3 presque carré. Un nouveau regard sur un chef-d’oeuvre, comme en peinture. Le créateur David Simon, d’abord sceptique, a finalement validé la démarche et participé à la restauration. McNulty is back !
intégrale en Blu-ray 16/9 disponible cet été
Game of Thrones, saison 5
http://www.youtube.com/watch?v=rx84YqLbd7o
Le buzz a déjà commencé, par la grâce un peu envahissante du marketing de la chaîne câblée HBO qui aime livrer en pâture des teasers plusieurs mois avant la diffusion. La foisonnante série d’heroic fantasy reviendra au printemps et devrait poursuivre sa marche en avant, record d’audience sur record d’audience, à coups de sang, de trahisons et de paysages rustiques monumentaux. Plusieurs nouveaux personnages sont attendus et deux saisons supplémentaires (au minimum) ont déjà été commandées.
saison 5 en avril sur HBO et OCS
Les Témoins
Marqué et rugueux, Thierry Lhermitte est méconnaissable dans les premières images des Témoins, nouveau polar atmosphérique du talentueux duo Hervé Hadmar/Marc Herpoux, déjà responsable de Pigalle, la nuit. L’acteur mainstream joue un ex-flic accidenté forcé de revenir aux affaires. Située dans le nord de la France, la série a été achetée par la chaîne anglaise Channel 4 où elle sera diffusée en version originale – une rareté. Laurent Lucas fait également partie du casting.
sur France 2 cet hiver
Daredevil
Après une version cinéma discutable avec Ben Affleck en 2003, Netflix propose une série adaptée du superhéros inventé par Stan Lee, signe que le genre s’attaque maintenant à l’univers du blockbuster et des comics. Cela ne fait d’ailleurs que commencer car le géant du streaming a signé avec Marvel pour quatre autres séries, trois autour des personnages de Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist, et une dernière réunissant tous ces héros, The Defenders. Curiosité.
en mai sur Netflix
Aquarius
Le scénariste John McNamara (le très culte Profit, dans les années 90) fait son grand retour avec l’histoire en treize épisodes de deux flics embarqués par hasard sur les traces d’un gourou charismatique nommé… Charles Manson. Au programme, des hippies plus ou moins maléfiques, la lumière rasante de Los Angeles circa 1967 et David Duchovny en pleine remontée après la fin de sa série Californication. Sans doute très loin de Hair. Comment ne pas avoir envie ?
sur NBC cet hiver
Broad City
http://www.youtube.com/watch?v=NhvBC-Ml01E
On a déjà trouvé la série qui aimerait dépasser Girls avec cette comédie hurlante, drôle, sexuelle, parfois extrême, sur deux filles de 20 ans paumées dans New York. Amitié, amour, galère et incapacité à se comporter normalement en société sont au programme de cette pépite moins construite que sa devancière, mais qui parvient à faire tenir debout des épisodes comme s’ils étaient un long sketch échappé des griffes de la censure sociale américaine. La saison 2 s’annonce survoltée.
saison 2 à partir du 14 janvier sur Comedy Central
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