Les scores catastrophiques des séries françaises diffusées récemment sur France 2 mettent en lumière une crise profonde. Sans solution ?
Si France 2 se gargarise des audiences de ses émissions sportives, politiques, et de son journal de 20 heures, il reste un mouton noir qui n’en finit pas de grossir : les séries faites maison. Malgré un rare succès en début d’année avec le drame politique Les Hommes de l’ombre, les échecs, voire les accidents industriels, se succèdent depuis. Appréciée par nos services, Clash a attiré moins de deux millions de téléspectateurs en moyenne au mois de mai, un lourd désaveu pour cette tentative de série sur les rapports adosadultes qui n’a finalement intéressé ni les ados ni les adultes.
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“Ce qui est de l’ordre de la transgression provoque visiblement le rejet”, a affirmé avec perplexité Thierry Sorel, patron de la fiction de France 2, au Parisien.
Les très mauvaises fictions policières Antigone 34 et Trafics ont confirmé cette tendance à la désertion. Et elles n’avaient rien de transgressif. En France, seule Canal+ semble aujourd’hui capable d’attirer un public constant avec des séries originales en prime time. Alors qu’elle devrait jouer un rôle de locomotive à l’image de la BBC en Angleterre, France 2 ne parvient même pas depuis plusieurs années à définir son identité en matière de séries.
Les changements incessants à la tête de son pôle fiction y sont sans doute pour quelque chose, mais il ne peut s’agir seulement d’une question d’hommes et de femmes. On attend toujours la grande révolution systémique de la fiction française, qui mettrait en jeu tous ses acteurs. Une question politique que le nouveau gouvernement n’a pas vraiment saisi à bras-le-corps. Difficile de crier au scandale étant donné l’état déplorable du malade.
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