Puisque la rentrée télé US fourmille de nouveautés, on vous fait gagner du temps et on fait le tri: voici notre sélection des séries à éviter à tout prix (et celles que l’on vous conseille à la place).
Rosewood
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https://www.youtube.com/watch?v=FhhYJXV508A
Après les profilers, les mentalistes, les détectives et autres Sherlock Holmes de bas étage, c’est un médecin, le Dr Beaumont Junior (Morris Chestnuts) qui est ici employé par la police de Miami pour résoudre des affaires de meurtres. Bien sûr, il doit faire équipe avec une inspectrice qui n’apprécie guère ses méthode (et qui forcément est très charmante). Ce nouveau « procédural » (une série aux enquêtes résolues en un épisode) produit par Fox a beau être sans prétention et profiter du charme du soleil de la Floride, il présente deux soucis majeurs. Le premier: absolument tout y est attendu et convenu. On connait déjà à l’avance la résolution du meurtre, aussi alambiquée soit-elle. On comprend dès les premières minutes entre les deux personnages principaux la nature de la relation qu’ils vont tisser ( ils vont se renifler le derrière pendant toute la durée de vie que Fox voudra bien accorder à la série).
Ce manque de surprise totale, aussi anodin soit-il pour une série qui pourrait relever d’un guilty pleasure, est un problème de taille, puisque le second souci est que Rosewood ne suscite ni plaisir, ni intérêt. Sûrement à cause de son manque de finesse et de ses protagonistes lourdauds.
On vous conseille plutôt: The Good Wife, toujours excellente, ou même les premières saison du Mentalist ou de Dr House pour vos soirées plateaux télé.
Depuis le 23 septembre sur Fox
Limitless
L’usage d’une voix off peut parfois être utile. Dans Arrested Development, le narrateur omniscient qui ponctue les dialogues de petites remarques sarcastiques est indispensable à la synergie de la série. Dans Limitless, la voix de Jake McDormand (vu l’an dernier dans la désespérante Manhattan Love Story) incarne à elle seule l’étendue du ratage de cet épisode pilote. Alors que la série aurait pu être un drame survolté et inquiétant, dans lequel le héros consomme une nouvelle drogue qui lui permet d’améliorer ses capacités cérébrales, Limitless se voit affubler d’une légèreté grossière qui casse le rythme, et ruine les rares moments qui pouvaient sauver le programme. Jennifer Carpenter, qui effectue ici son retour sur le petit écran après la fin de Dexter en 2013, hérite d’un personnage creux, sorte de sous-Debra Morgan, version lissée.
On vous conseille plutôt : Sherlock
Depuis le 22 septembre sur CBS
Supergirl
On pensait avoir touché le fond avec Limitless, puis on a enchaîné sur Supergirl. La voix-off appartient cette fois à Melissa Benoist, loin d’être une erreur de casting… Si la série s’appelait Le Diable s’habille en Prada. Avec une fraîcheur indéniable, elle surjoue la gaucherie comme une Teri Hatcher pouvait le faire il y a vingt ans dans Lois et Clark. Sauf qu’en 2015, le superhéros a pris du galon ; et on attend un traitement plus complexe que trois scènes d’action sur fond vert alternées avec les rougissements de l’actrice lorsque Jimmy Olson la regarde dans les yeux.
Reste le cas Calista Flockhart, difficile à évaluer sous un autre prisme que celui de la nostalgie. On retrouve sa voix si familière mais pas ses expressions faciales — car elle n’en a plus —, ce qui ne permet pas de sauver un épisode pilote désastreux dans lequel s’enchaînent des scènes quasiment sans lien les unes avec les autres.
On vous conseille plutôt : franchement, même Wonder Woman des années 70.
A partir du 26 octobre sur CBS
The Player
Et la palme du pitch le plus tordu revient à : The Player. Cette série d’action diffusée sur NBC a beau avoir les intrigues les plus complexes qui soient, cela ne suffit pas à lui conférer une quelconque crédibilité, ou à maintenir le spectateur devant son écran (il faudrait plutôt le ligoter). Alex Kane (Philip Winchester), un ancien militaire devenu expert en système de sécurité à Las Vegas, est témoin du meurtre de son ex-femme ( qui aussi sa maîtresse). Il est aussitôt accusé par les autorités d’en être l’auteur. Mais, et c’est là que ça se corse, son arrestation est interrompue par une organisation secrète dirigée par Mr Johnson (Wesley Snipes) qui enlève Alex et lui propose de bosser pour eux. Et là ça devient encore plus compliqué lorsqu’on comprend que ce meurtre avait été prophétisé par cette super-organisation en charge de prédire assassinats et autres attaques, pour protéger des innocents…
On vous a perdu? Ça ne nous étonnerait pas, tant on s’est retrouvé hagard après la vision du très mauvais pilote de The Player. Les théories tordues et complotistes s’y accumulent, et on ne voit pas très bien à quoi ce délire illuminati peut aboutir. Ce sera sans nous.
On vous conseille plutôt: pour les amoureux de théories complotistes, mieux vaut se tourner vers Person of Interest
Depuis le 24 septembre sur NBC
Code Black
https://www.youtube.com/watch?v=RmMoVWemRWA
Réfléchissez à tous les clichés que vous connaissez sur les séries médicales. Le résultat est encore en-dessous de la réalité. Code Black réussit à empiler, pendant les 40 minutes de son épisode pilote, les scènes les plus attendues et les moins originales depuis une décennie. En vrac : la dispute entre la médecin prête à tout pour sauver ses patients et le docteur contre l’acharnement thérapeutique, les deux internes qui se chamaillent sous fond de tension sexuelle, le « parler-franc » à une enfant récemment orpheline pour « ne pas lui cacher la dure loi de la vie », l’interne inculte qui réussit grâce aux conseils secrets d’une autre plus timide, le patient qui a été soigné sans que l’on ne détecte son immense fracture crânienne et qui va s’évanouir en plein milieu du hall d’accueil 5 heures plus tard, l’illumination d’une doctoresse qui lui vient de nulle part et lui permet de sauver une femme enceinte.
Le plus grand gâchis se trouve pourtant du côté du casting: alors que de nombreux acteurs talentueux se partagent l’affiche (Marcia Gay Harden, Bonnie Sommerville, Raza Jaffrey, Luis Guzman), aucun n’arrive à s’extirper des dialogues grandiloquents ou de la réalisation étouffante.
On vous conseille plutôt : Urgences bien évidemment. Ou même Grey’s Anatomy.
Depuis le 30 septembre sur CBS
Blood and Oil
https://www.youtube.com/watch?v=v9Xg-axpC3c
Un jeune couple (Rebecca Rittenhouse et Chace Crawford, déjà vu dans Gossip Girl) emménage à Rock Springs pour faire fortune dans le pétrole mais se retrouve confronté à la famille Briggs qui domine le marché de l’or noir, et à leurs nombreuses intrigues rocambolesques.
Impossible de ne pas penser à Dallas en regardant cette saga familiale et pétrolière poussive, qui semble venir tout droit d’une autre époque. Une sorte de croisement entre Les Feux de l’amour et Revenge, autre drama old school produit par ABC. NEXT.
On vous conseille plutôt: Empire ou Nashville pour les amoureux de soaps améliorés.
Depuis le 27 septembre sur ABC
Dr. Ken
Ken Joeng a du talent : c’est pour ça qu’il est si triste de regarder Dr. Ken. Inspirée de la vie de l’acteur, qui a fait des études de médecines, la sitcom tournée en public ne parvient malheureusement pas à dépasser la rigidité et la convenance de ce difficile format. Alors que dans Community, l’acteur s’était fait connaître pour sa capacité à repousser les limites de la folie et de l’absurde, il est dans Dr. Ken un père de famille très (trop) classique, avec juste assez d’égarements et de mimiques amusantes pour que l’on tienne jusqu’au bout de l’épisode pilote.
On vous conseille plutôt : Mom
Depuis le 2 octobre sur ABC
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