Produite par Jill Soloway, la websérie The Skinny dresse le portrait d’une néotrentenaire déphasée et drôle.
Dans un article publié en fin d’année dernière sur salon.com, la journaliste américaine Sonia Saraiya évoquait le concept de female gaze (“regard féminin” ou “fantasme féminin”) à propos de Transparent de Jill Soloway, magnifique reformulation de la série familiale sous les auspices du gender.
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Le male gaze, expression inventée par la critique de cinéma Laura Mulvey dans les années 1970 (et explicité par Iris Brey dans son livre Sex and the Series, lire ci-contre) a donc trouvé son penchant féminin, très politique. Les séries féminines, de Girls à The Mindy Project, tiennent-elles là leur assise esthétique ?
Youtubeuse “féministe hardcore”
Produite par Jill Soloway et située dans la lignée de Broad City et Inside Amy Schumer, la websérie The Skinny, sélectionnée au festival Séries Mania (qui s’achève dimanche 24 avril), profite de la brèche.
Elle avance joyeusement, sans peur de mal faire et sans douter d’elle-même, dans les pas de son personnage principal (joué par la créatrice, scénariste et réalisatrice de la série Jessie Kahnweiler) : une youtubeuse “féministe hardcore”, selon ses propres termes, amoureusement délaissée et en proie à des crises de boulimie.
Ce dernier aspect, aussi autobiographique que le reste, n’est pas le plus convaincant de la série, qui trouve ses meilleurs moments quand son héroïne navigue sur le fil entre la perte de contrôle – elle se met souvent dans des situations impossibles – et une forme de responsabilité – prendre soin d’elle et des autres, à sa manière. Imparfaite mais excitante, The Skinny donne envie de croire à toutes les filles sans limites.
The Skinny de Jessie Kahnweiler. A voir sur series-mania.fr
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