La série policière franco-britannique revient avec une saison 2 affranchie de son modèle nordique.
Lors de sa première saison, Tunnel n’était pas beaucoup plus que l’adaptation d’une bonne série – la suédo-danoise Bron. Sa solidité narrative ne cachait pas toujours ses bases émotionnelles branlantes. Au fond des plans, quelque chose manquait, une lueur. On ne croyait pas vraiment à l’utilité d’une suite, qui vient pourtant d’arriver sur Canal+. On avait tort. Car la série franco-britannique (dont le principe est de traiter une affaire criminelle ayant eu lieu dans le tunnel sous la Manche) a décidé de s’affranchir pour sa nouvelle saison. “Je n’ai pas vu la saison 2 de l’originale”, a expliqué le scénariste en chef Ben Richards, qui a opté pour une histoire à base de crash d’avion, de kidnapping et de terrorisme, à la fois en prise avec l’actualité mais suffisamment décalée par rapport aux soubresauts du réel.
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Dans les premiers épisodes, c’est presque à la naissance d’une nouvelle série que l’on assiste. Un geste qui, paradoxalement, relance sa dynamique de base. Cette dynamique repose sur un duo de personnages et d’acteurs (Clémence Poésy et Stephen Dillane, parfaits) qui retravaillent les clichés du buddy-movie, partageant leur spleen irrémédiable et leur affection commune sans ambiguïté sexuelle. Entre eux, d’autres passions sont en jeu. Ces figures tragiques continuent à avancer dans le monde parce qu’elles n’ont rien d’autre à y faire, rien de plus que de se consoler mutuellement tout en consolant les autres. Tunnel reste formatée par une enquête policière classique, mais elle décolle souvent grâce à cette femme et à cet homme d’une autre planète.
Tunnel saison 2 le lundi à 20 h 55 sur Canal+
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