[Séries Mania] Première série née à la Fémis, « Irresponsable » a fait rire la salle dimanche et mercredi lors de la diffusion des quatre premiers épisodes, en exclusivité lors de la septième édition du festival Séries Mania.
Julien a la trentaine. Un look d’ado attardé à base de doudoune bleu pétant et de bonnets à pompon. Toujours un pétard à la bouche. C’est l’anti-héros par excellence, à la fois touchant et bordélique. Au chômage, il retourne vivre chez sa mère, à Chaville, banlieue parisienne bourgeoise. Il foire son unique entretien d’embauche pour un poste de surveillant dans un collège, en fumant du shit avec un élève. « C’est quoi ton prénom ? – Jacques – Ah ouais, c’est chaud comme prénom. »
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Alors que Julien se plaît à ne rien faire, il découvre qu’il a un fils de 15 ans conçu avec son amour de jeunesse, Marie. « Il s’appelle Jacques. » Elle lui annonce ça dans un restaurant chinois, entre deux menus C. Julien s’étouffe, enchaîne les cocktails, sort fumer une clope puis s’enfuit sur fond de musique électro.
Série générationnelle
Série générationnelle, ancrée dans le réel, Irresponsable fait rire, surtout à partir du deuxième épisode. On saisit vite le potentiel de ce personnage typique de comédie: ce mec paumé, gauche, toujours à l’ouest, qui se met dans des situations improbables et auquel on finit forcément par s’attacher. L’acteur Sébastien Chassagne fait un branleur très convaincant.
Les épisodes de 26 minutes enchaînent scènes comiques un peu attendues mais bien ficelées – la mère qui le surprend devant du porno – et moments improbables et drôles – il se retrouve au commissariat avec son fils après avoir volé du shit. L’écriture est efficace, et parle à tout le monde, à en entendre les éclats de rires dans la salle.
Première série Fémis
Frédéric Rosset a écrit le pilote pendant ses études à la section série télé de la Fémis en 2014. « Je voulais aborder à la fois l’adolescence et ce que c’est d’avoir 30 ans aujourd’hui. » Co-écrite avec sa sœur, la série est donc hautement inspirée de faits réels. « Chaville c’est là où j’ai grandi, où mes parents habitent encore. J’ai même quelques potes qui vivent chez leurs parents. C’est parti de là. » Et ensuite tout va très vite, deux ans en tout, de l’écriture à la diffusion. La chaîne OCS est emballée. Le pilote est diffusé à Séries Mania. En 23 jours, le tournage est plié.
Irresponsable détonne un peu dans le paysage des séries françaises, plus longues, plus sérieuses. À part Canal Plus qui s’est essayé aux formats sitcoms avec H, Platane et Kaboul Kitchen, le 30 minutes peine à se développer. Antoine Szymalka produit la série, pour sa première fois, lui aussi. Il milite pour ce format. « Il n’y a pas la culture de la sitcom en France alors que dans les autres pays ça cartonne. C’est un genre à part entière. »
S’il faut classer Irresponsable dans un genre, ce serait la dramédie pour Frédéric Rosset, son créateur – entre rire et enjeux plus graves. Dans les derniers épisodes, la série tirerait de plus en plus sur la corde sensible. À découvrir sur OCS dès le 20 juin.
{"type":"Banniere-Basse"}