Pour sa sixième saison, Homeland revient aux Etats-Unis, où une Présidente prend tout juste ses fonctions…
Cinq ans après son arrivée décoiffante dans le paysage des séries collées à l’ère du temps géopolitiquement trouble et parano, Homeland a disparu des radars de la hype mais ne baisse pas la garde. Carrie est encore là. La saison 5 fut celle d’une escapade à Berlin, annonciatrice de drames terroristes désormais réels.
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Pour sa sixième levée, la série showrunnée par Alex Gansa réinstalle ses valises aux Etats-Unis, suivant les pas de son héroïne rangée des affaires – pour combien de temps ? Dans le premier épisode, la blonde possédée, que Claire Danes incarne toujours avec la même volonté butée, travaille à New York pour une fondation qui aide les musulmans discriminés. Pas si loin d’elle, dans un monde décidément parallèle, une femme est élue Présidente et prépare son arrivée au pouvoir. Une menace indéfinie s’installe.
Dans ce contexte à la fois nouveau et familier (la plupart des personnages principaux sont présents, notamment Saul, ex-mentor de Carrie), Homeland version 2017 pose au moins deux questions. La première est de savoir si la réalité US, folle et imprévisible depuis l’élection de Trump, va lui enlever ou lui offrir de la pertinence. Le défi proposé aux scénaristes, qui ont eu l’habitude de devancer l’actualité, consistera à s’adapter à un tournant politique dont l’inventivité bizarre sera probablement ardue à concurrencer.
La renaissance d’une femme
La deuxième question se pose aux fictions d’un âge avancé : au-delà du contexte contemporain qu’elle décrit, Homeland ne parlerait-elle plus que d’elle-même ? En se renouvelant plusieurs fois, en évacuant un personnage majeur (Brody) qui avait structuré ses premières saisons, en s’accrochant sans relâche à l’intimité de son héroïne, la série a construit un univers fictionnel puissant, à côté duquel les implications politiques de ses intrigues pourraient devenir secondaires.
C’est peut-être sa chance. Du début de cette nouvelle saison s’échappe d’ailleurs le parfum d’une nouvelle ère. Alors que sa maladie – la bipolarité – n’est plus évoquée, Carrie Mathison se retrouve au chevet de son ex-amour et collègue Peter Quinn, qui récupère d’une attaque au gaz. Addict au crack, il a du mal à marcher et souffre de troubles psychiques. La malade, ce n’est plus Carrie, qui possède lucidité et expérience. Si elle continue dans cette voie, Homeland aura raconté la renaissance d’une femme.
Homeland saison 6, à partir du mardi 17, 23 h, Canal+ Séries
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