La série comique de HBO se permet tout, y compris de faire du chagrin d’un chien le sujet d’un épisode magnifique.
Une nouvelle série ? Pas tout à fait. High Maintenance existe depuis quatre ans sous la forme d’une websérie mise en ligne sur Vimeo, avec des épisodes d’une dizaine de minutes. Mais la voilà en version plus longue – environ trente minutes – et désormais produite avec les moyens du géant câblé HBO. Il n’en fallait pas moins pour cet exercice narratif puissant.
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Centrée a priori sur un livreur de marijuana travaillant à Brooklyn, High Maintenance n’est construite, on le comprend peu à peu, que sur d’incessantes dérivations. Chaque épisode s’attarde sur la vie d’un ou de plusieurs personnages – jeune, vieux, riche, moins riche, etc. – pris à un instant plus ou moins bousculé de leur quotidien. Le point commun entre tous ? Ils se fournissent en beuh auprès d’un garçon barbu qui parcourt la ville en vélo.
Sophistication tranquille
La série les regarde parler, marcher, bouger, baiser, aimer, pleurer, s’ennuyer, faire de la gym, entrant dans leur vie avant d’en ressortir aussi vite après une brève rencontre. Superficiel ? C’est tout le contraire. High Maintenance scrute avec un œil follement ouvert l’urbanité complexe d’aujourd’hui, tout en inventant un art poétique de la circulation entre les corps et les humeurs.
La capacité de Katja Blichfeld et Ben Sinclair, les créateurs, à faire exister de microhistoires sans jamais perdre le fil, relève de l’exploit. On a rarement vu une telle sophistication tranquille, dans une série ou ailleurs. Et quand, à l’épisode 3, un chien triste devient pour quelques minutes un héros fascinant, on aboie sans complexes notre amour pour High Maintenance.
High Maintenance à partir du 17 septembre, 22 h 40, OCS City
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